Le CACN au lancement d’une année sous le signe de la peinture

Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
4 mn de lecture
Oeuvres de Nicolas Nicolini - Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Le retour en force de la peinture n’est plus une tendance mais bien un fait. En regardant de plus près le programme des expositions à venir en 2023 dans la région, on s’aperçoit que nombreuses sont les structures qui la mettront en valeur. Le Carré d’art, qui fête ses trente ans cette année, proposera de redécouvrir les oeuvres de sa collection, notamment les pièces du mouvement Supports/Surfaces. A Montpellier, le Musée Fabre a commencé avec brio une monographie de Djamel Tatah, alors que le MoCo et la Panacée vont déployer leur projet Immortelle (un panorama de la scène française depuis les années 1970 à découvrir du 11 mars au 4 juin) avant de présenter une rétrospective du peintre figuratif allemand Neo Rauch (du 8 juillet au 15 octobre). A Sète, le Musée Paul Valéry promet une exposition exceptionnelle autour des oeuvres de Martial Raysse. En Provence, les amoureux du bleu et du nouveau réalisme peuvent toujours découvrir la rétrospective Yves Klein alors que le musée Granet présente une exposition non moins passionnante autour du peintre David Hockney.

Oeuvre « Totem de runes » de Margaux Fontaine – Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Le CACN n’a pas attendu la nouvelle année pour mettre en lumière la peinture. L’exposition collective Tu verras, c’est très beau regroupe les oeuvres d’Anouk Chardot, Frédéric Clavère, Victoire Decavèle, Lana Duval, Margaux Fontaine, Nicolas Nicolini, Pauline Rouet et Gaétan Vaguelsy. Si, dans l’imaginaire collectif, la peinture a pu être considérée comme rigide avec des toiles simplement accrochées aux murs, les artistes et la commissaire d’exposition Anouk Chardot nous démontrent le contraire. La grande force de l’exposition réside dans sa contemporanéité. Que cela soit dans le fond comme dans la forme, les artistes se saisissent du monde actuel pour partager des pièces toujours plus imaginatives et immersives.

Dès le début, l’exposition impose sa volonté créative avec une peinture numérique signée Lana Duval. La suite du parcours n’est pas moins réjouissante. Le travail de deux artistes a particulièrement attiré notre attention. Les peintures de Nicolas Nicolini hésitent entre la figuration et l’abstraction, s’approchant du surréalisme et nous suggérant un langage propre, des lettres nouvelles qui à la fois se détachent et s’entremêlent avec les paysages et les volumes. Le travail de Margaux Fontaine semble lui répondre avec une installation intitulée Totem de runes qui nous rapproche de la nature. Sur des draps, l’artiste a expérimenté différentes formes de peintures représentant des runes et des animaux inspirés à la fois par l’univers des sorcières et de la nature, s’inscrivant ainsi dans le courant écoféministe.

De plus en plus, le CACN affirme une ligne directrice guidée par la jeunesse (des âges mais aussi des esprits), par des engagements contemporains (écologiques, féministes), tout en conservant une part d’humour qui laisse régner un optimiste bien trop rare dans l’art aujourd’hui.


Thibault Loucheux-Legendre

Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.
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