La Contemporaine, « Une Nouvelle Jeunesse » pour Nîmes

Un nouveau chapitre artistique s'ouvre dans le Gard avec la création de la Contemporaine de Nîmes. Cette nouvelle triennale se déroulera du 5 avril au 23 juin 2024 et mettra en valeur « Une Nouvelle Jeunesse », symbole du renouveau artistique de la cité.

Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
6 mn de lecture
Carré d'Art - Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Nîmes est connue pour son histoire et ses traditions. Son passé antique et son attachement à la tauromachie ont longtemps monopolisé la scène culturelle, au point de parfois péricliter de nouveau projets…

Oui… mais la cité des Antonins ne se résume pas à la romanité et aux férias… Depuis plusieurs décennies, Nîmes s’est construite aussi grâce à des réalisations contemporaines, le maire Jean Bousquet faisant appel à Martial Raysse pour l’élaboration des places d’Assas et du Marché, ou encore en érigeant le Carré d’art signé Norman Foster en 1993… Le musée accueille en ce moment une rétrospective consacrée à Claude Viallat, lui-même nîmois qui figure parmi les plus grands artistes contemporains de sa génération. Si la Ville de Nîmes a souhaité mettre en valeur ce passé artistique récent à l’occasion notamment des trente ans de Carré d’art en cette année 2023, c’est également pour ouvrir la voie à 2024 et à un nouveau projet d’envergure : la contemporaine de Nîmes. 

Cette triennale n’est pas un projet comme les autres… Nous sentons quand un événement est porté avec force et énergie … La contemporaine est un nouveau chapitre que s’ouvre sur la cité. Nîmes assume désormais pleinement sa force artistique contemporaine en lui ouvrant la voie de la célébration. Ce projet, porté par l’adjointe à la culture Sophie Roulle et élaboré avec les deux directeurs artistiques Anna Labouze et Keimis Henni, s’est construit depuis trois ans avec une belle ambition et une grande intelligence.

Comme un symbole, cette première édition de la contemporaine de Nîmes arbore le titre de « Nouvelle Jeunesse ». Ainsi, Anna Labouze et Keimis Henni ont souhaité aborder les questions de transmission intergénérationnelle et de l’héritage dans la création. Nous retrouvons au cœur de ce thème la grande exposition « La Fleur et la Force » qui prendra la forme d’un parcours artistique dans la ville avec pas moins de douze sites d’exposition. L’exposition réunira plusieurs duos, chacun composé d’un jeune artiste et d’un créateur plus âgé, établis ou historique. Ces binômes permettent de créer un dialogue artistique entres les âges. Si la programmation ne cache pas ses ambitions nationales, le projet reste bel et bien encré sur le territoire nîmois en collaboration avec ses habitants, créant ainsi une véritable dimension participative locale. Voici la programmation qui nous a été présentée :


  • Neïla Czermak Ichti et Baya au Musée des Beaux-Arts, avec la participation d’élèves des écoles élémentaires Jean Macé et Marie Soboul.
  • Delphine Dénéréaz et Sonia Chiambretto sur l’avenue Feuchères, avec la participation d’élèves du Collège Feuchères. 
  • Alassan Diawara et Zineb Sedira au Carré d’Art – musée d’art contemporain de Nîmes et dans l’espace public, avec la participation d’habitants et de familles du territoire. 
  • Alassan Diawara et Zineb Sedira au Carré d’Art – musée d’art contemporain de Nîmes et dans l’espace public, avec la participation d’habitants et de familles du territoire. 
  • Caroline Mesquita et Laure Prouvost sur la place du Chapitre, avec la participation d’élèves de l’École maternelle Chapitre. 
  • Rayane Mcirdi et Virgil Vernier au Cinéma Le Sémaphore, avec la participation d’habitantes des quartiers de Pissevin et Valdegour.
  • Valentin Noujaïm et Ali Cherri dans la Rue Romaine en collaboration avec le Musée de la Romanité, avec la participation des élèves en spécialité cinéma du Lycée Philippe Lamour. 
  • Prune Phi et SMITH à la Bibliothèque de Carré d’Art, avec la participation du réseau des bibliothèques et des élèves du Collège Révolution. 
  • Jeanne Vicerial et Pierre Soulages au Musée du Vieux Nîmes, avec la participation d’étudiants en design et métiers d’art du Lycée Ernest Hemingway. 
  • Feda Wardak et Tadashi Kawamata aux Jardins de la Fontaine, avec la participation de jeunes des Compagnons du Devoir de Nîmes. 

Toujours avec l’objectif de faire vivre la triennale sur l’entièreté du territoire nîmois, les directeurs artistiques ont pensé le concept des « maisons » : « lieux de convivialité et de partage autour d’événements et de projets artistiques (…) et consiste notamment à l’accueil d’un artiste ou d’un collectif en résidence pendant toute la durée de la manifestation, avec la réalisation d’un projet participatif. » Elles compteront par exemple le Spot ou le CACN.

Enfin, en plus de l’exposition « La Fleur et la Force », les organisateurs ont imaginé une dizaine de temps forts mettant en lumière les arts vivants. Nous pouvons citer « La Fugue » avec la cheffe d’orchestre et compositrice Uèle Lamore, « la Boum » dans les arènes de Nîmes avec l’artiste Aïda Bruyère et le chorégraphe Olivier Dubois, « la sortie théâtre » avec l’artiste performeur Ndayé Kouagou, ou encore « la Kermesse » dans le quartier Pissevin avec l’artiste Mohamed Bourouissa.

Thibault Loucheux-Legendre

Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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