Il y a deux ans, Bong Joon-ho avait choqué Cannes en présentant Okja, qui était amené à sortir uniquement sur Netflix. Toute la Croisette s’était insurgée. Un film présenté, ça doit sortir au cinéma ! Deux ans plus tard, le réalisateur sud-coréen rapporte la palme d’or de son séjour sur la Côte d’Azur.
Parasite décrit l’opposition qui existe entre une famille riche et une famille pauvre. Bien entendu, les pauvres veulent devenir riches, jusque là rien d’original. Mais ce n’est pas dans l’intrigue de départ que le film se démarque, mais plutôt sur sa mise en scène et une suites de petits événements qui nous dirigent lentement vers le thriller, voir même le film d’horreur.
Les membres de la famille pauvre vont rapidement se faire engager les uns après les autres par la famille riche, et tout ça dans le plus grand secret. Ainsi, deux familles cohabitent: les riches, qui se contentent de vivre, et les pauvres, qui travaillent et mettent en scène chacun de leurs gestes afin que l’escroquerie n’éclate pas au grand jour. Mais le mensonge a un coût…
L’idée du film, c’est que les riches n’ont pas de problèmes, alors que les pauvres sont obligés de se battre entre-eux afin d’accéder à l’ascenseur social. Tout en étant une critique des classes, Parasite emprunte les codes du film d’horreur (la grande maison, les silences, la cave, le « fantôme » qui hante les lieux…) pour nous offrir un thriller passionnant. Les strapontins gardent encore les marques de nos mains agrippées à l’accoudoir…
Seul petit bémol: les dernières minutes. La mise en scène est tellement maîtrisée durant tout le film qu’on aurait espéré une fin moins explicite et mieux réalisée.
Mais on va pas chipoter… Courez voir Parasite !