Raphaël Quenard, l’étoile montante du cinéma français

Portrait d’un acteur pas tout à fait comme les autres, tout fraîchement récompensé du César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Chien de la casse.

Martin Loucheux
3 mn de lecture
Yannick © Atelier de Production - Chi-Fou-Mi Productions - Quentin Dupieux

Parmi les artistes au parcours atypique, Raphaël Quenard occupe une place de choix. Après une brève formation permettant d’accéder aux plusgrandes écoles militaires, il préfèrera finalement s’orienter vers des études de chimie avec un diplôme à la clé. Passionné avant tout par le spectacle,Raphaël Quenard se penchera également un temps vers la politique et occupe pendant quelques mois un poste d’assistant parlementaire. Il ne cache pas sa fascination pour l’éloquence de certains grands orateurs comme George Marchais ou Nicolas Sarkozy. Un milieu qui s’avérera différent de ce qu’il avait imaginé, et c’est finalement bel et bien vers le cinéma qu’il va se diriger en intégrant l’association 1000 Visages, qui permet de rendre accessible l’apprentissage des différents métiers du cinéma aux jeunes de tous les milieux sociaux.

C’est ainsi qu’il décroche ses premiers rôles en 2021, au cinéma dans Fragile d’Emma Benestan puis dans le court-métrage césarisé Les Mauvais Garçons d’Élie Girard. Il intègre également le casting de la série HP et de la troisième saison de Family Business d’Igor Gotesman diffusée sur Netflix.

Des premières apparitions à l’écran qui vont taper dans l’œil de plusieurs réalisateurs de renom. En effet, on le retrouvera par la suite pour des rôles secondaires dans Coupez ! de Michel Hazanavicius, Novembre de Cédric Jimenez, Les Olympiades de Jacques Audiard ou encore chez Quentin Dupieux dans Mandibules et Fumer fait tousser. Mais c’est en 2023 que Raphaël Quenard va véritablement se révéler auprès du grand public. Dans Chien de la casse d’abord, encensé par la critique à sa sortie en salles en avril, il délivre une performance qui marquera les esprits et qui lui vaudra même un César de la meilleure révélation masculine. Il obtient le rôle du personnage de Mirales après avoir montré son intérêt pour le film de manière très significative à Jean-Baptiste Durand, aussi bien par messages successifs sur Facebook qu’en allant directement à la rencontre du réalisateur lors de projections de ses courts- métrages.

Sur le tournage de Chien de la casse, Raphaël Quenard réalisera un faux documentaire en collaboration avec Hugo David intitulé L’Acteur ou la surprenante vertu de l’incompréhension. Nommé pour le César du meilleur court-métrage documentaire, ce mockumentaire loufoque nous fait découvrir un Raphaël Quenard ingérable sur le plateau, et surtout piètre acteur.


Pour leur troisième collaboration, Dupieux offre à Quenard le rôle titre de Yannick, écrit spécialement pour lui et lui permettant de mettre en exergue toute sa palette d’acteur. Un véritable tour de force qui lui permet d’être nommé une troisième fois aux César, dans la catégorie meilleur acteur. On notera également sa performance le temps d’une scène unique mais d’une grande intensitéface à Adèle Exarchopoulos dans Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry.

Un accent grenoblois accompagné d’un phrasé peu commun, des cheveux en bataille, un regard perçant et surtout beaucoup de talent. RaphaëlQuenard est une personnalité rafraîchissante, authentique et singulière. Son ascension fulgurante lui permet de faire désormais pleinement partie du paysage du cinéma français.

C’est une très prometteuse carrière qui s’annonce.

Martin Loucheux

Cinéphile rompu à l’exercice de la décortication et de la critique d’une œuvre, Martin Loucheux analyse pour Snobinart les dernières sorties cinéma. Il partage ainsi sa passion et ses avis avec le lecteur, autour des films les plus attendus.

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