Son nom a déjà maintes fois noirci les pages de la presse, spécialisée ou non, qui a majoritairement salué chacune de ses créations. En ce début d’année, ce n’est pas uniquement pour ses spectacles mais pour ses multiples nominations à la sacrosainte cérémonie des Molières que son nom a résonné à nouveau. Avec Les Gros patinent bien – cabaret de carton, il n’est pas exagéré de dire qu’Olivier Martin-Salvan a défrayé la chronique. Un succès sans conteste qui lui vaut donc quatre occasions d’aller récupérer la précieuse statuette. Molière du Théâtre public, de la Création visuelle et sonore, du Comédien et du Metteur en scène… Autant de possibilités d’être reconnu par ses pairs d’une manière officielle.
Ce n’est pas la première fois que l’artiste est sollicité par l’Académie. En 2014, 2015, il avait déjà failli empocher le sésame en bronze pour Pantagruel puis il a été décoré avec son équipe du Molière de la Comédie pour Bigre en 2017. Récompenses effectives mises à part, les nominations dont il a fait l’objet ont en tout cas le mérite de porter dans le monde du théâtre une voix pourtant particulière. À travers une dynamique qui lui est propre, Olivier Martin-Salvan travaille avant tout dans un esprit de création globale. En cela, il n’est ni comédien, ni metteur en scène, ni même auteur, mais bien tout à la fois. Une multiplicité des talents qui prend d’ailleurs forme dans les collaborations étroites, aussi variées que nombreuses, qu’il forge avec ses partenaires. De comédie en performance, il ouvre la voie à un spectacle vivant de qualité, tout en refusant l’évidence et le théâtre du confort. Il a d’ailleurs récemment arpenté les scènes du territoire (au Théâtre Molière de Sète et au Théâtre Jean Vilar de Montpellier) avec Jacqueline, écrits d’art brut, un défi de taille à partir de textes d’auteurs marginaux. Il sera de retour dans la région à l’occasion du Printemps des Comédiens, notamment aux côtés de Pierre Guillois avec Les Gros patinent bien, qui aura peut-être d’ici là été auréolé d’au moins un Molière.
Dans la sélection de cette 33e fête du théâtre qui se tiendra le 30 mai après une année d’absence, notons par ailleurs la nomination de Laetitia Casta parmi les révélations féminines. Dans la pièce Clara Haskil, prélude et fugue, sortie de résidence au Théâtre Jacques Coeur de Lattes en début de saison, elle avait offert une interprétation juste et sensible, qui n’a visiblement pas laissé l’Académie indifférente.