Les Major’s Girls font le show au service de Phelippeau

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour Montpellier Danse, qui accueillait hier à l’Agora la création Majorettes avec les Major’s Girls locales. Un spectacle signé par Mickaël Phelippeau qui parsème le plateau de son jaune fétiche mais en oublie son rôle.

Peter Avondo  - Critique Spectacle vivant / Journaliste culture Montpellier Danse
3 mn de lecture
© Philippe Savoir

Le titre du spectacle ne laisse que peu de place à l’ambiguïté et toute l’intention, en théorie mise dans Majorettes, était précisément d’offrir au mythique groupe montpelliérain Major’s Girls l’opportunité de se produire sur scène – pas n’importe laquelle –, devant un public – pas n’importe lequel. Invitées à faire démonstration de leur discipline dans l’épicentre du festival Montpellier Danse, Josy Aichardi et ses majorettes ont le sourire communicatif et l’envie palpable de partager leur passion grâce à cette belle opportunité.

Costumes tirés à quatre épingles, dans la plus grande tradition des majorettes, la troupe apparaît au balcon de l’Agora et traverse la salle pour rejoindre la scène de ce pas militaire si reconnaissable. Accompagnées d’une radio portative qui joue sur l’effet kitsch, elles embarquent avec elles les applaudissements en rythme du public et ouvrent ainsi une porte sur leur histoire et leur pratique. Enchaînement de numéros seules, à deux ou en groupe, instants de confessions en bord de scène, changements de costumes, convocation de souvenirs et d’hommages à ce qui les a portées jusqu’ici… Ces femmes sont indéniablement touchantes par nature, chacune dans son propre récit, dans sa propre fragilité, dans sa propre motivation.

On aurait pu s’arrêter là, parce que tout y était déjà. Les Major’s Girls, tout amatrices qu’elles soient, sont des habituées de la représentation publique. Elles enchaînent les défilés à diverses occasions, elles savent par elles-mêmes concevoir leurs chorégraphies, elles s’adressent à nous avec leurs propres mots, et elles arpentent la scène avec un naturel attendrissant qui se suffit à lui-même. Seulement, la feuille de salle nous l’affirme en grand : cette création est signée Mickaël Phelippeau. Nous cherchons encore l’implication du chorégraphe dans la conception de ce spectacle.

On aurait dû s’arrêter là, laisser aux majorettes la place qu’on leur offrait et les encourager à porter une création signée de leur propre main. Il n’y aurait sans doute pas eu de jaune au plateau, mais le spectacle n’en aurait probablement rien perdu.


Peter Avondo

Issu du théâtre et du spectacle vivant, Peter Avondo collabore à la création du magazine Snobinart et se spécialise dans la critique de spectacle vivant. Il intègre en mars 2023 le Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse.

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Par Peter Avondo Critique Spectacle vivant / Journaliste culture
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Issu du théâtre et du spectacle vivant, Peter Avondo collabore à la création du magazine Snobinart et se spécialise dans la critique de spectacle vivant. Il intègre en mars 2023 le Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse.
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