« Les Phares », nouvelle vente d’exception de la Maison Farran

La Maison Farran présente le troisième opus de sa vente Les Phares le 26 mai. À cette occasion Maître Jacques Farran et Maître Julie le Brun nous dévoilent cinq œuvres de la collection personnelle du sculpteur Joachin Claret, élève et praticien d’Aristide Maillol.

Thibault Loucheux-Legendre
Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
4 mn de lecture

Nouvelle vente Les Phares pour la Maison Farran avec de nouvelles pièces d’exception. Parmi les œuvres présentées lors de la vente, celles de Joachin Claret i Vallès occupent une place de choix. Cet artiste catalan est rare sur le marché et cinq œuvres sont présentées le 26 mai. Les commissaires-priseurs nous expliquent son parcours : « Né à Camprodon, dans la province de Gérone en 1879, il commence sa formation artistique à l’École des Beaux-Arts d’Olot où il suit l’enseignement de Josep Borga i Boix. Il poursuit ses études à l’École de la Llotja à Barcelone que fréquenta Antonio Gaudí et plus tard Pablo Picasso, Antoni Clavé, Jaume Piensa… Il part à Paris vers 1900 et se fait remarquer par Aristide Maillol qui le prend comme élève d’abord puis comme collaborateur en tant que praticien dans son atelier de Marly-le-Roy. En 1921 il réalise sa première exposition personnelle à la Galerie Bernheim-Jeune. Son ami le peintre Maurice Denis écrit l’avant-propos du catalogue de cet événement intitulé Soixante nus ». Ce sont deux bronzes de Claret que la Maison Farran met à l’honneur et chacun d’entre eux sont une ode à la Maternité.

Plusieurs proches de Claret sont également présents lors de la vente Les Phares, comme Maurice Denis et Ker-Xavier Roussel, tous les deux membres du groupe nabi, un groupe de peintres formés à l’académie Julian qui se réunissent autour du peintre Paul Sérusier vers 1888. Ces artistes ont la volonté d’exprimer leur divergence face à l’impressionnisme et ils partagent l’envie de faire tomber la barrière entre peinture et arts décoratifs. Au tout début du XXe siècle, chacun va prendre un chemin propre, Maurice Denis va se concentrer sur les sujets religieux avec une inspiration de la Renaissance italienne, tandis que Ker-Xavier Roussel va composer des paysages hédonistes baignés de lumière. La Maison Farran présente un pastel de la fin de la période nabi de Ker-Xavier Roussel et une œuvre de Maurice Denis : « Un paysage au pastel qui renoue avec l’héritage impressionniste, dans l’observation directe de la nature aux couleurs douces dans une atmosphère poétique. Maurice Denis se rapproche de Sérusier, Georges Lacombe et Paul Elie Ranson par la dimension mystique et spirituelle de son corpus. Sur notre œuvre, il figure les saints protecteurs de la France ; saint Michel archange terrassant un dragon et Jeanne d’Arc triomphante personnifiant l’unité nationale. Il utilise des teintes mattes sans vernis qui font référence à la technique de la fresque. S’il se rapproche du symbolisme, il ajoute ainsi un parti pris décoratif ».

La carrière de Joachin Claret est à mettre en relation avec celle d’un autre catalan, Richard Guino. Le sculpteur est lui aussi un praticien d’Aristide Maillol. Ce dernier est approché par le marchand d’art Ambroise Vollard pour sculpter pour Pierre Auguste Renoir. En effet, en raison de terribles rhumatismes le peintre ne pouvait pas pratiquer le modelage et la sculpture comme il le souhaitait. Maillol refuse cette proposition et l’introduit auprès de son assistant Richard Guino qui deviendra ses mains. Pierre-Auguste Renoir travaille avec un autre praticien Louis Morel. Heureux hasard de la vente, deux bronze d’après Renoir provenant d’un autre collectionneur sont aussi présentés : « Nos épreuves en bronze, d’une facture tout à fait remarquable ont changé plusieurs fois d’attribution et en changeront probablement encore. Une seule chose demeure : leur éclatante beauté ».

La vente Les Phares de la Maison Farran est à découvrir le dimanche 26 mai à 13h30 au Kiasma à Castelnau-le-Lez.

Également dans : Snobinart N°18
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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans. 06 71 06 16 43 / thibault.loucheux@snobinart.fr
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