Maison Albar Hôtels Imperator, un mythe au cœur de Nîmes

L'Imperator est une maison mythique de la cité des Antonins. Fondée il y a près d'un siècle, cet établissement a connu l'éblouissement dans les années 1950, notamment grâce aux artistes de l'époque comme Ernest Hemingway, Pablo Picasso ou encore Ava Gardner. Restauré en 2019, cet Hôtel de luxe cinq étoiles s'est offert une nouvelle jeunesse tout en gardant sa forte identité historique.

Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
5 mn de lecture
Photo : Peter Avondo / Snobinart

L’Hôtel Imperator est né en 1929, pendant les Années folles. Si durant les années 1940 l’Imperator connaît des heures sombres durant la Seconde Guerre mondiale avec l’occupation nazie, l’hôtel retrouve la lumière la décennie suivante. En effet, c’est dans les années 1950 qu’il gagne ses lettres de noblesse, notamment grâce à Ernest Hemingway. Grand aficionado de tauromachie, l’auteur américain était très proche du torero espagnol Ordonez et le suivait en Espagne et en France, notamment à Nîmes. L’écrivain a passé beaucoup de temps à l’Hôtel Imperator. On peut retrouver l’établissement nîmois dans son livre publié à titre posthume Le Jardin d’Eden. Dans ce roman, Hemingway mentionne Nîmes, les Jardins de la Fontaine, mais aussi l’Imperator.

Hemingway et la tauromachie lançaient alors une relation étroite entre l’Imperator et les artistes. Jean Cocteau, Pablo Picasso, Salvador Dali… les plus célèbres créateurs venaient passer un moment dans l’établissement, offrant au lieu une grande notoriété. Ainsi, l’Imperator devient l’hôtel emblématique de Nîmes… l’hôtel des toreros et des stars de l’époque… Ava Gardner, alors marié avec Frank Sinatra, était également la maîtresse de Luis Miguel Dominguin et venait à l’Imperator, puis repartait pas la porte de la cuisine pour échapper aux paparazzi… Encore aujourd’hui, Maison Albar Hôtels Imperator a gardé une forte identité culturelle, en accompagnant les initiatives locales comme le Prix Hemingway créé en 2004 par les Avocats du Diable, mais aussi en étant partenaire des équipes sportives de l’USAM et du Nîmes Olympique.

Photo : Peter Avondo / Snobinart

L’hôtel a vécu… et a un peu décliné faute de travaux… En 2017, l’Hôtel Imperator est racheté par Jean-Bernard et Céline Falco, les président et vice-président du groupe Centaurus. Ils misent alors sur la destination de Nîmes, investissant trente millions d’euros et le transformant en un sublime établissement qui rivalise aujourd’hui avec les plus grands hôtels du sud de la France. C’est l’architecte Marcelo Joulia qui s’est occupé de la restauration de l’Imperator. Il a su conserver l’ADN du lieu avec ses lignes art déco. Il fallait maintenir les marqueurs forts du lieu, protéger son histoire et son âme en apportant des touches actuelles avec des matières et des couleurs méditerranéennes. Quatre-vingt-dix ans après son ouverture, l’Imperator s’offre une nouvelle jeunesse. Dès lors, Nîmes dispose d’un établissement exceptionnel et qui commence à attirer une clientèle premium.

Si l’Imperator s’est fait un nom en lettres d’or grâce aux personnalités des années 1950-60, il n’en reste pas moins un établissement très apprécié des Nîmois. L’hôtel était un endroit de vie, un lieu où l’on se mariait, où l’on célébrait les baptêmes ou les anniversaires… Même si c’est un établissement de luxe, c’est aussi un lieu de visite. Les Nîmois y entrent comme s’ils venaient visiter les Jardins de la Fontaine, la Maison Carrée ou les arènes… Ils pénètrent dans le Hall et aiment passer un moment, prendre une photo, se balader dans le jardin… Au fur et à mesure des décennies, l’Imperator est devenu un établissement mythique de la ville et chacun y conserve un souvenir… un déjeuner… un dîner… une soirée de féria… c’est un lieu qui appartient à sa population et aux touristes dans une cohabitation parfaite.


Maison Albar Hôtels Imperator est idéalement situé et possède de beaux espaces et volumes. Il est notamment doté du plus grand jardin privé de la ville de Nîmes (1000 m2) avec un végétal impressionnant : le Ginkgo Biloba. Il compte cinquante-trois chambres et suites, ainsi que sept maisons destinées aux familles ou groupe d’amis. Parmi les endroits incontournables historiques, les visiteurs peuvent prendre un rafraîchissement au Bar Hemingway, qui a été légèrement déplacé mais qui a conservé tout son charme. Autre pièce majestueuse, l’ascenseur historique qui date des débuts en 1929. Les clients sont également invités à découvrir le spa et ses 350 m2 d’espace bien-être, de piscine et une offre coiffure avec les prestations signées par le coiffeur star Nîmois Alexandre Serio (voir article page).

Photo : Peter Avondo / Snobinart

Côté gastronomie, Maison Albar Hôtels Imperator n’a pas à rougir… Bien au contraire ! Nombreux sont les hôtels de luxe qui espéreraient avoir une si grande qualité de restauration. On trouve notamment la signature de Pierre Gagnaire, qui est à la fois l’auteur des plats côté brasserie et de la carte gastronomique du Duende fraîchement étoilée de deux étoiles depuis mars 2022. 

Thibault Loucheux-Legendre

Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.
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