Trajal Harrell élu danseur sensible de l’année

Largement célébré en France depuis l’été dernier, Trajal Harrell avait présenté The Romeo au dernier Festival d’Avignon avant d’être invité au Festival d’Automne. En cette fin de saison, il était accueilli au Théâtre Garonne à Toulouse pour y présenter Dancer of the Year.

Peter Avondo
Peter Avondo  - Critique Spectacle vivant / Journaliste culture Vu au Théâtre Garonne
2 mn de lecture

Bien avant qu’il ne fasse l’objet d’un portrait dans le cadre du Festival d’Automne à Paris ou que lui soit confiée la cour d’honneur lors du dernier Festival d’Avignon, Trajal Harrell était désigné Danseur de l’année par le Tanz Magazine en 2018. Couronnant un parcours artistique qu’il a marqué de son identité et de sa sensibilité, le danseur et chorégraphe devenait ainsi une personnalité incontournable de la scène contemporaine. En remerciement de cet honneur, Trajal Harrell ne pouvait répondre que par sa propre discipline. Ainsi est née Dancer of the Year, une parenthèse intime, une douce et tendre confession entre un artiste et son public.

L’heure n’est pas à la représentation d’un spectacle fait pour impressionner ou surprendre. D’ailleurs, les néons et les immenses projecteurs industriels qui baignent la salle de lumière ne laissent aucune place au spectaculaire. Dans Dancer of the Year, Trajal Harrell est venu remercier les spectateurs, et cela ne peut se faire que les yeux dans les yeux. Dans cet échange de la sincérité, aucun medium ne vient s’interposer. C’est même l’artiste lui-même qui, comme seul dans sa chambre alors que l’idée de faire carrière ne serait encore qu’un doux fantasme, est chargé de faire la régie son avec son ordinateur.

Ainsi Trajal Harrell se livre-t-il avec toute la sensibilité qu’on lui connaît. Habité d’une passion et d’une reconnaissance particulièrement lisibles dans ce rapport intimiste, il se réapproprie certains des mouvements qui ont marqué ses créations antérieures. Le danseur et chorégraphe oscille entre transe introspective et grande générosité, le temps d’un échange hors du temps qu’il étire jusqu’en sortie de salle, où il accompagne dans un dernier regard chacun des spectateurs. Trajal Harrell est un artiste particulièrement touchant, et ce Dancer of the Year se pose, sans aucune prétention, dans cette même dynamique.

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Par Peter Avondo Critique Spectacle vivant / Journaliste culture
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Issu du théâtre et du spectacle vivant, Peter Avondo collabore à la création du magazine Snobinart et se spécialise dans la critique de spectacle vivant. Il intègre en mars 2023 le Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse. 06 22 65 94 17 / peter.avondo@snobinart.fr
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