Nous vous l’annoncions il y a quelques semaines, le BOTY était de retour cette année après une longue absence. Et si les amateurs de breakdance ont pu assister à l’automne dernier à la finale internationale qui se déroulait à Montpellier, la compétition nationale, elle, a souffert plus longtemps de la crise sanitaire. Les wagons sont désormais raccrochés, avec un événement très attendu qui a littéralement fait vibrer les murs et les gradins du Zénith Sud.
Pour les moins bilingues, rappelons que le Battle of the Year consiste à voir s’affronter différentes équipes (ou crews) de danseurs hip-hop, au cours de duels qui mettent en avant tout le savoir-faire, la pratique et la technicité des participants. Pendant plusieurs minutes, les équipes évoluent ainsi devant un jury qui finit par décider qui remporte la victoire et passe ainsi à l’étape suivante. Un format qui se rapproche naturellement d’une compétition sportive, mais qui ne laisse pas moins l’aspect artistique s’exprimer, notamment lors de la présentation des différents groupes.
Car en amont de la compétition à proprement parler, chaque formation dispose d’un temps libre durant lequel elle propose une chorégraphie pensée, sensée et précise, dont la notation permet d’être distinguée pour le prix du meilleur show. Et à ce jeu-là, il faut reconnaître qu’une véritable démarche artistique se dégage généralement de ces danseurs et de leurs chorégraphes. Tantôt festives et dynamiques, parfois décalées, souvent pertinentes et politiques, ces présentations ont un intérêt certains et mettent en lumière l’expertise de la discipline, le travail du corps et la synchronisation des troupes.
Et bien que l’esprit de compétition soit indéniablement présent dans les esprits et dans les attitudes, ce mélange d’art et de sport semble trouver son point d’équilibre dans un grand respect mutuel, aussi bien sur scène que dans les coulisses.
Côté duels, on ne peut passer sous silence la grande faculté d’improvisation des participants. Mus par la musique mixée en direct et à laquelle ils doivent s’adapter, les danseurs évoluent ainsi en proposant ce qu’ils savent faire de mieux, et le plus spectaculaire de préférence, pour se mettre dans la poche aussi bien le jury professionnel que le public présent et plein de ferveur. En somme, malgré un spectacle relativement long (plus de 4 heures de show), le BOTY parvient à maintenir une grande attention de par sa pluralité autant que par la qualité de ses participants.
Preuve supplémentaire, s’il en fallait, que le Battle of the Year est un grand rendez-vous : le public, venu en nombre et dont le profil varie largement, dans les âges comme dans les origines ! Avec ce retour très attendu, la dernière étape nationale avant la finale au Japon a su mobiliser sans conteste, de quoi ouvrir largement la voie vers une démocratisation des cultures urbaines. Une démarche qui s’est également complétée avec le Yung Fest et qui trouvera un nouvel écho à travers le FISE, qui fait lui aussi son grand come back à Montpellier cette année.