Ce que l’on connaît surtout de Jean-Claude Grumberg, c’est son œil aiguisé qui regarde le monde et sa plume affûtée qui le retranscrit. Cela donne bien souvent des situations en plein dans l’absurde qui ne sont finalement qu’un miroir de notre quotidien. Et mettre en scène du Grumberg, c’est aussi assumer cet aspect décousu qu’impliquent les multiples saynètes qui composent son œuvre. Le tout est de le faire avec un certain sens, un certain parti pris.
Et dans ce spectacle, le fil rouge qui se dévoile à la toute fin de la pièce apporte une dimension aussi poétique que touchante à l’ensemble, rendant cette création cohérente et d’intérêt. Il serait mal venu d’en dévoiler le twist, mais la compagnie Vert de Rire a au moins le mérite de donner aux textes de l’auteur une pertinence qui nous laisse, en sortie de salle, une agréable sensation d’empathie.
Bien sûr, comme toujours avec Grumberg, on rit. Souvent au détriment de soi, parfois au détriment des autres, souvent jaune, parfois noir. On est gêné aussi, perdu, atterré par des scènes qui ne sont pas toujours de bon goût à travers notre regard so 2022. Mais puisque ces tranches de vie semblent faire un tout qui nous est expliqué au dénouement, alors on accepte.
Il est indéniable que les comédiens sont pertinents dans leurs exercices de style aux allures de cabaret, que le spectacle apporte un soupçon de légèreté au cours d’une journée de festival… Que demander de mieux pour une parenthèse drôle et attendrissante ?
TEXTE
JEAN-CLAUDE GRUMBERG
MISE EN SCÈNE
PIERRICK DUPUY
AVEC
PIERRICK DUPUY, NATACHA BORDAZ, NICOLAS DEREATTI, CÉDRIC GODGRAND
COSTUMES
THÉRÈSE HERMELINE