Verdun 1916. Deux hommes ennemis par patrie se retrouvent projetés dans le même trou d’obus dans lequel ils doivent apprendre à vivre ensemble… ou à mourir. Voilà le point de départ de cette pièce écrite par Stéphane Titeca, qui partage la scène avec son acolyte Alexis Desseaux.
Le texte, qui retranscrit avec une certaine justesse les témoignages que nous lisons encore aujourd’hui de nos Poilus, est porté avec une belle sensibilité par les deux comédiens. La scénographie est certes simple, mais efficace, soutenue par une lumière cohérente qui ternit un plateau que l’on imagine aisément recouvert de poussières et de boue, et qui nous plonge dans un univers sombre et grisâtre qui sert le propos sans pout autant l’alourdir.
Une nature profondément humaine ressort de ce duo qui se cherche entre haine et fraternité, entre guerre et amitié. Le format fonctionne en dépit de quelques lenteurs. Dans cette tranchée de fortune, les deux soldats évoluent entre la folie et l’espoir, seules issues possibles à cet enfer. Un espoir qui se traduit d’ailleurs par l’amour de la musique qui s’apprend, se transmet et survit à la guerre. Pour la petite didactique, l’âme que l’on retrouve dans le titre du spectacle est une pièce de bois qui transmet les vibrations sur un violoncelle, et permet à la musique de faire résonner les notes.
On comprend l’engouement qu’a pu susciter la pièce lors de ses deux premiers festivals d’Avignon en 2016 et 2017. Le sujet se fait rare sur les planches, et il est traité ici avec talent par bien des aspects, en toute modestie aussi.
TEXTE
STÉPHANE TITECA
MISE EN SCÈNE
VALÉRIE LESAGE
AVEC
ALEXIS DESSEAUX, STÉPHANE TITECA