L’amour et la mort forment au théâtre un binôme inséparable et à l’origine de bon nombre de pièces. Ici, c’est dans une interprétation tout ce qu’elle a de plus poétique que le duo Eros / Thanatos se lie, pour ce spectacle d’une subtilité rafraîchissante qui se vit comme une parenthèse bucolique.
Un homme et une femme s’y aiment d’un humour tendre, mais partout rôdent encore les fantômes du passé, autant que des situations parfois sombres et délicates qui ne plombent en rien l’essence de la pièce. Cette adaptation sur les planches du roman de Valérie Perrin est un hymne à la joie qui trouve un écho de justesse et de douceur dans le corps et la voix de Caroline Rochefort, épatante et touchante dans le personnage de Violette.
Dans le décor d’un cimetière au fin fond de la Bourgogne, le récit se dévoile tout en légèreté, sans prétention et en évitant la plupart des stéréotypes de la comédie romantique. La pièce s’autorise aussi des instants plus sombres, plus proches du drame de société, entre les violences conjugales, le deuil, les difficultés d’un couple et d’une vie…
Mais ni tout à fait comédie, ni tout à fait drame, Changer l’eau des fleurs propose un théâtre original et pimpant qui plaît objectivement au public, comme en témoignent la salle pleine à craquer au deuxième jour de festival ainsi que les ovations à l’issue du spectacle. On en ressort avec à l’esprit le voile d’une douce gaité, voilà qui fait du bien !
TEXTE
VALÉRIE PERRIN
MISE EN SCÈNE
SALOMÉ LELOUCH, MIKAËL CHIRINIAN
AVEC
CAROLINE ROCHEFORT, MORGAN PEREZ, MIKAËL CHIRINIAN
LUMIÈRES
FRANÇOIS LENEVEU
SCÉNOGRAPHIE
DELPHINE BROUARD
MUSIQUE
PIERRE-ANTOINE DURAND