Suzie Crawler à la Arles Gallery

Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
2 mn de lecture

La Arles Gallery accueille cet été les oeuvres de Suzie Crawler, une artiste unique dotée d’une grande sensibilité.

Anne Eliayan et Christian Pic ont rencontré Suzie Crawler le 25 juillet 2019 à l’occasion des Rencontres de la photographie à Arles. Les deux galeristes ont eu un véritable coup de cœur en découvrant l’univers artistique de la photographe. A peine deux mois plus tard, Suzie Crawler leur confie ses carnets de notes numérotés de 1 à 10. Ces curieux fétiches sont remplis d’annotation en anglais, en français mais aussi en idiome québécois. Certaines pages sont collées, d’autres volantes… : « Cette histoire est celle d’une femme peu ordinaire, un besoin d’exister sans concession, une recherche d’absolu toujours déçue, un regard aiguisé sur la société. L’histoire de sa vie raconte sa recherche du lien invisible, celui qui relie les êtres entre eux, à la nature, à la spiritualité. »

Malgré le Covid-19 et l’éloignement, Anne et Christian travaillent autour d’une exposition consacrée à Suzie Crawler et d’un certain regard artistique, l’art clastique : « l’art clastique, né de la crise du Covid, remet l’homme au centre du processus de création par une proposition de partage de l’intériorité de l’artiste, alors que l’art contemporain n’est, bien souvent, qu’une spéculation financière du travail artistique. » En lançant cette vision, les galeristes souhaitent replacer l’humain, le sensible, l’esthétique et le sacré au centre des débats.

Qui mieux que Suzie Crawler pouvait mieux illustrer ce regard ? Dans cette exposition, nous sommes plongés dans les méandres d’une société impersonnelle dictée par le quotidien et le « toujours plus vite ». Suzie Crawler s’y échappe avec discrétion pour capter ces moments de vitesse collective et il en ressort un lenteur certaine. Dans la salle en sous-sol, ces photographies sont magnifiées grâce à des installations hallucinantes qui saisissent avec justesse une déshumanisation en route. 


Thibault Loucheux-Legendre

Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.

Partager cet article
Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
Suivre :
Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.
Laisser un commentaire