L’art de la photographie, comme avant lui toutes les techniques de représentation picturale, est l’une
des pratiques qui manifestent le mieux l’esprit d’une époque. Dans le minime intervalle durant lequel se déclenche l’obturateur de l’appareil, c’est un univers entier qui se retrouve figé dans un présent qui n’a déjà plus cours. Un mouvement, un visage, une ambiance ou même une mise en scène… Ce sont plus de 1 000 milliards de photos qui sont prises chaque année à travers le monde. Autant de témoignages, privés ou publics, qui tiennent aussi bien de la démarche artistique et de l’information, que de la nécessité du souvenir ou de la démonstration. Et dans un monde en constante évolution, ces morceaux d’histoire, petite ou grande, jalonnent notre ère moderne dans ses aspects les plus festifs comme les plus sombres.
Depuis 1970, il est une ville incontournable dans le domaine de la photographie. Amateurs et professionnels se pressent chaque année dans les ruelles d’Arles pour y partager une passion commune autour de cet art. En plus de 50 ans, la petite Rome des Gaules est devenue un carrefour international de la photo, avec une programmation toujours de qualité et en accord avec son temps.
Pour cette nouvelle édition, lancée officiellement depuis le 4 juillet, l’organisation des Rencontres de la photographie mise sur les expositions d’artistes engagés, dans une mise en lumière des combats passés autant que dans une narration de l’actualité, sur des sujets universels bien que variés.
Si l’essentiel des artistes exposés est à découvrir au sein même de la cité, dans les galeries temporaires du festival ou les établissements de la ville mis à contribution pour l’occasion, la photographie s’exporte aussi au-delà des frontières arlésiennes. Ainsi le Musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence propose, en partenariat avec le festival, l’exposition Nature morte qui présente des photographies de John Stewart. Le Carré d’Art à Nîmes met durant l’été ses espaces à disposition de trois artistes : Nairy Baghmarian, Sam Contis et Julien Creuzet. Et la Collection Lambert, à Avignon, accueille Bienvenue dans le désert du réel jusqu’au 4 septembre.
L’édition 2022 des Rencontres d’Arles, quant à elle, se poursuit jusqu’au 25 septembre.