« Différent Parfois, Libre toujours », immersion dans l’univers de Marlène Mocquet

Après avoir exposé les œuvres d'Olympe Racana-Weiler, la Fondation GGL explore l'univers d'une autre femme artiste. Marlène Mocquet nous partage ici son monde onirique tout en rendant hommage à ceux qui lui ont fait confiance pour l'élaboration de son œuvre pérenne "Longue-vue" présente dans l'Hôtel Richer de Belleval.

Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art Fondation GGL
5 mn de lecture
Œuvre de Marlène Mocquet - Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Après Jim Dine, Claude Viallat, Tadashi Kawamata et Olympe Racana-Weiler, la Fondation GGL consacre une exposition à Marlène Mocquet. Ce n’est pas la première fois que la plasticienne vient à Montpellier. Les visiteurs ont pu voir ses œuvres à la Panacée (exposition Contre Nature durant l’été 2022) et au Mo.Co à l’occasion d‘Immortelle, focus autour de la jeune peinture figurative française réalisé au printemps dernier.

La Fondation GGL n’est pas non plus méconnue de la plasticienne. En effet, Marlène Mocquet faisait partie des cinq artistes avec Abdelkader Benchamma, Jim Dine, Jan Fabre et Olympe Racana-Weiler à avoir été choisi par Numa Hambursin (ancien directeur artistique de la Fondation) pour réaliser une œuvre pérenne à l’intérieur de l’Hôtel Richer de Belleval dans le but de valoriser le dialogue entre l’art et le patrimoine. Sa création, intitulée Longue-vue, est un plafond qui mêle peinture et sculpture tout en invitant le spectateur à regarder les détails à l’aide de jumelles. S’inspirant du lieu, Marlène Mocquet fait référence à l’herbier du botaniste médicinal Pierre Richer de Belleval, à la Pink Lady Pomme d’amour (dessert signature des Frères Pourcel), mais également à la faune de la région.

« Longue-vue », œuvre pérenne de Marlène Mocquet à l’Hôtel Richer de Belleval – Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Pour cette exposition « Différent Parfois, Libre toujours », Marlène Mocquet a souhaité rendre hommage à toutes les personnes qui lui ont permis de participer à ce projet unique qu’elle considère comme « le cadeau d’une vie ». Pour cela, elle fait référence aux Césars qui ornent le plafond Longue-vue en créant des bustes analytiques de ceux qui lui ont fait confiance. Vous reconnaitrez dans la première salle Numa Hambursin, Alain Guiraudon, Thierry Aznar, Jacques Guipponi, Jean-Marc Leygue, les frères Pourcel… Chacun de ces « Césars » a été réalisé après un échange entre le modèle et l’artiste afin de déterminer au mieux leurs passions et personnalités qui sont scénographiés dans les œuvres. En parallèle ces sculptures sont accompagnées chacune d’un tableau profondément marqué par l’univers de Marlène Mocquet. Depuis plusieurs années, l’artiste est parvenue à construire un monde de toutes pièces s’apparentant au rêve, à l’enfance, aux contes. Peu importe le support qu’elle choisit, la personnalité artistique marquée de Marlène Mocquet est reconnaissable entre mille. Suite à des problèmes de santé qui l’ont contrainte à s’isoler plusieurs mois, la jeune femme s’est construit un refuge sans aucune référence de base. En regardant ces pièces, les visiteurs pourraient y trouver des citations aux contes, à Disney, à Miyasaki… Il n’en est rien. Marlène Mocquet n’a pas lu de contes pour enfants dans sa jeunesse, n’a pas été baignée dans l’univers de Mickey… Son monde est une enfance qu’elle s’est fabriquée, fait de créatures fantastiques et animaux qui l’accompagnent, comme des anges gardiens qui apparaissent dans ses œuvres oniriques. Le visiteur est plongé dans le cosmos de la plasticienne qui dégage une grande vitalité. Chaque pièce se découvre, puis se redécouvre grâce à la découverte d’un nouveau détail, changeant le regard que nous portons sur ces œuvres selon l’humeur du jour.

La « salle de réception » de Marlène Mocquet – Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Dans la deuxième salle de l’espace d’exposition, Marlène Mocquet a souhaité créer un lieu plus intime, le transformant en salle de réception faisant lien avec la gastronomie proposée par les Frères Pourcel à l’Hôtel Richer de Belleval. Ce banquet imaginaire est peuplé de petits personnages et mis en scène par l’artiste qui a voulu « dialoguer avec le lieu, le contexte et que ce soit aussi un espace immersif où l’on puisse plonger dans des émotions que l’on aurait pas forcément l’habitude de ressentir au quotidien. » Cet espace est le témoin de la créativité de Marlène Mocquet et de son exploration de différentes pratiques. La céramique, la peinture, le dessin et l’installation sont au service de cet événement immersif et racontent une histoire.


Une exposition présentée comme un récit riche, ludique, généreux, gourmand… à découvrir jusqu’au 27 avril 2024.

Thibault Loucheux-Legendre

Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.
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