Pour commencer, vers quoi s’oriente ton travail en tant qu’artiste ?
Tamara Al Saadi : La première chose qui me vient, c’est que c’est un travail qui aborde des questions sociétales, des faits de société qui sont souvent invisibilisés et qui sont traduits par le récit, la fiction, l’histoire. Je procède par deux biais de recherche. D’abord ce sont des sujets qui me touchent, comme toute personne qui a cette démarche, je pense. Mon premier spectacle était autobiographique, donc j’étais un peu en première ligne, mais il questionnait les mécanismes d’assimilation. J’ai traduit ces mécanismes par les biais de ma propre histoire. Au fur et à mesure, j’ai déplié le procédé, c’est devenu des histoires intimes, mais qui sont documentées. Comme j’ai aussi une casquette de chercheuse en sciences sociales, je mobilise mes outils de recherche. Je fais converger ce que je sais faire en termes de recherche avec mes outils de théâtre et des connaissances et expériences personnelles, et j’en fais des histoires. Ce sont des sujets qui semblent lourds, comme par exemple le colonialisme, l’inceste…
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