Cela fait bientôt 10 ans que Maxence est bloqué dans les années 90. C’est à travers cette esthétique pop, pastel et moustache qu’il a développé son univers d’artiste. Une pseudo-ringardise qui s’assume et se cultive, aussi bien qu’elle s’évapore dès les premiers pas de l’interprète sur scène.
Maxence n’en est pas à sa première vie en tant qu’artiste. Avant d’adopter une orthographe plus traditionnelle, son nom s’écrivait Maxenss et se lisait à coups de centaines de milliers de vues sur YouTube. Un schéma qui semble porter ses fruits ces dernières années, si l’on se fie au nombre d’influenceurs qui finissent par trouver le chemin de la scène. Mais il est indéniable que Maxence a le talent et le charisme pour porter ce projet.
Cet amour pour le rétro, il ne le cultive pas par effet de mode. C’est une image qui lui colle à la peau depuis longtemps, et dans laquelle il semble se complaire avec brio. Tour de force, il a même réussi à en créer un personnage à part entière qui, loin de se cantonner à la caricature, révèle tout l’univers de cet artiste multiple.
Sous ses airs de ne pas y toucher, Maxence instaure un climat tantôt sensible tantôt léger, sans jamais se prendre au sérieux malgré la pertinence de ses propositions. Conçu comme un spectacle complet, le jeune homme, qui apparaît sous les traits d’un lover dépassé et complexé, est particulièrement à l’aise dans l’interprétation de ses chansons autant que dans ses échanges avec son public. Des spectateurs qui dégagent d’ailleurs une grande ferveur et jouent volontiers le jeu du chanteur, pour une expérience sans faux semblant qui fait du bien à la musique.
C’est sans doute l’un des avantages les plus notables des salles de moyenne capacité comme Victoire 2 à Saint-Jean-de-Védas qui accueillait le concert. Non pas qu’on ne souhaite pas à Maxence de remplir des scènes plus imposantes par la suite, bien au contraire, mais espérons que cette proximité avec le public ne s’estompera pas à mesure que les salles grandiront.
Et si Maxence est déjà sur les rails d’un beau succès, il serait dommage de ne pas mentionner la présence de la jeune rappeuse Maïcee en première partie de ce beau concert. Originaire de Montpellier, elle a eu l’opportunité hier de défendre ses titres face à un public qui n’a pas mis longtemps à se laisser conquérir. Visage angélique, couettes enfantines pour nouer ses cheveux, elle a bien vite contredit cet aspect trop sage par une énergie conquérante et un débit percutant qui, pour rester dans le thème de la soirée, n’est pas sans rappeler le rap des années 90.