Il suffit de se balader dans les artères du centre-ville de Pézenas pour en apprécier tout l’héritage de la bourgeoisie, mais pas seulement… À l’image même de son nom, hérité de l’Empire Romain (Piscenae), l’histoire de Pézenas a traversé les siècles et connu de multiples époques plus ou moins fastes.
Mais s’il est une tendance qui semble ne jamais vouloir faiblir dans l’histoire piscénoise, c’est l’ambition de la cité à être au carrefour des événements. Dès le XIIIe siècle, et pendant près de 600 ans, Pézenas sera par exemple un lieu de commerce incontournable, puisqu’elle accueillera de nombreuses foires, du fait de sa situation géographique stratégique.
Dans le courant du XVIe siècle, les Montmorency, alors Gouverneurs du Languedoc, s’intéressent particulièrement à la bourgade et décident d’en faire leur lieu de résidence. S’en suivra, malgré les guerres de religions et les maladies, une période propice au développement de Pézenas, sur un plan désormais plus politique.
Faisant rayonner la cité à travers le royaume, les Montmorency offrent à Pézenas une visibilité forte qui se traduit par l’arrivée en nombre de familles bourgeoises qui s’y établissent. Aujourd’hui encore, la ville est d’ailleurs truffée de cet héritage, notamment dans son architecture. En témoignent ses ruelles, ses sublimes hôtels particuliers ou la Maison Consulaire qui abrite désormais la Maison des Métiers d’Art.
Au milieu du XVIIe siècle, c’est un autre domaine qui croise la route de Pézenas : le théâtre. Bien que l’histoire ne s’y intéresse qu’a posteriori, la cité aura accueilli Molière pendant plusieurs années. Des séjours qui, dit-on, auront compté pour beaucoup dans la carrière du dramaturge.
C’est finalement l’ère industrielle qui aura temporairement raison du succès de Pézenas. Au XIXe siècle, la ville héraultaise est une victime collatérale de la voie de chemin de fer qui relie Montpellier à Bordeaux et estompe l’influence de la cité. Mais ce déclin passager est désormais loin, notamment au regard des ambitions de la ville à redevenir la capitale qu’elle a toujours été, fière de son patrimoine, de sa culture, de ses traditions et de son terroir.