Focus sur la candidature de la Maison carrée au patrimoine mondial de l’UNESCO

Nîmes dispose d'un patrimoine romain remarquable, l'un des plus exceptionnels au monde avec notamment l’Amphithéâtre, la Tour Magne, le Castellum aquae ou encore le Temple de Diane. C'est pourquoi le ministère de la Culture a décidé de présenter la candidature au patrimoine mondial de l'UNESCO de l'un de ses monuments les plus emblématiques : la Maison carrée.

Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
5 mn de lecture

La Maison carrée, un trésor antique qui traverse les siècles…

La Maison Carrée est un temple romain hexastyle pseudo périptère de style corinthien de 31,81 mètres de long sur 15 de large et 17 mètres de hauteur. Elle a été construite sur le forum romain sous le règne de l’empereur Auguste entre 10 av. J.-C. et le tout début du Ier siècle de notre ère. Elle est inspirée des temples romains de Mars Ultor et d’Apollon in Circo. Mary Bourgade, adjointe au maire de Nîmes au patrimoine antique et à la candidature Unesco, nous éclaire sur les origines de l’édifice à l’époque antique : « c’est un temple qui a été dédié aux petits-fils d’Auguste, morts prématurément. Ce temple a été construit à leur mémoire. On ne sait pas si le temple a été construit suite à leur décès ou avant leur mort. Ce qui est certain c’est qu’il a été construit pour eux. » En effet, il figurait sur le frontispice de la Maison carrée : « À Caius Caesar consul et Lucius Caesar consul désignés, fils d’Auguste, princes de la jeunesse. »

Deux millénaires plus tard, la Maison carrée est dans un état exceptionnel, ce qui traduit l’attachement des Nîmois à leur monument antique. Mary Bourgade nous parle de cette relation singulière entre les habitants et la Maison carrée : « Les Nîmois l’ont toujours bien appréciée et préservée. Pourtant, elle a eu de nombreuses fonctions. Elle a été une église, un musée, une maison noble… Lorsque les Augustins ont voulu construire une église, Louis XIV a été le premier protecteur de la Maison carrée car il a souhaité qu’à l’intérieur il y ait un mur pour protéger le mur romain. C’est la vie de cette Maison carrée, nous avons des traces depuis 899 avec par exemple des poutres qui datent de la construction de l’église ou des sculptures quand elle était un musée au XIXe siècle… On a laissé ces traces, ce qui permet de voir la vie et l’histoire de ce monument unique. Grâce aux visites et aux guides, les visiteurs pourront découvrir cette histoire. »

… et bientôt dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ?


Ce n’est pas la première fois que Nîmes souhaite faire entrer ses monuments romains au patrimoine de l’UNESCO. En 2018, la municipalité a essayé de faire classer un ensemble réunissant plusieurs de ces monuments antiques, mais les experts de l’Icomos avaient remis un rapport défavorable. Pas de quoi décourager la ville qui souhaite valoriser ce patrimoine d’exception avec le précieux label.

Cette fois, ce n’est pas un ensemble de monuments romains qui sera étudié, mais bien la Maison carrée. En janvier dernier, le ministère de la Culture a donc officialisé sa candidature à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Mary Bourgade nous explique cette mise en lumière du monument antique : « C’est un travail en étroite collaboration avec le ministère de la Culture et Icomos. Ce choix a été fait dans le sens où la Maison carrée représente une valeur universelle exceptionnelle. » Le dossier sera évalué à l’automne prochain par le Conseil international des monuments et des sites (Icomos). Puis, le Comité du patrimoine mondial se prononcera et donnera son verdict durant l’été 2023.

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, a souhaité que Franz Olivier-Giesbert soit nommé porte-parole de la candidature de la Maison carrée au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’écrivain et journaliste est un passionné de la cité des Antonins et un habitué de ses rues. Les Nîmois aiment le rencontrer et échanger avec lui au Festival de la Biographie chaque début d’année au Carré d’art (juste à côté de la Maison carrée). 

Thibault Loucheux-Legendre

Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.
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