Le Marché du Lez menacé de fermeture administrative

C'était l'un des derniers endroits où la vie semblait presque normale à Montpellier. Se balader dans les allées du Marché du Lez était devenu, pour de nombreux montpelliérains, l'occasion de s'offrir une parenthèse dans le quotidien. Mais cette habitude pourrait bien être remise en question depuis la visite du Secrétaire Général de la Préfecture, ce samedi 3 avril.

Peter Avondo  - Critique Spectacle vivant / Journaliste culture
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Marché du Lez Montpellier

C’était l’un des derniers endroits où la vie semblait presque normale à Montpellier. Se balader dans les allées du Marché du Lez était devenu, pour de nombreux montpelliérains, l’occasion de s’offrir une parenthèse dans le quotidien. Mais cette habitude pourrait bien être remise en question depuis la visite du Secrétaire Général de la Préfecture, ce samedi 3 avril.

Un lieu propice au relâchement

Depuis son ouverture, fin 2016, le Marché du Lez a connu un véritable succès auprès des résidents de la Métropole. À la croisée des mondes de l’art, de la gastronomie et de l’artisanat, cet espace a peu à peu développé son propre microcosme, où les habitués côtoient les touristes dans une ambiance de détente et de partage.

Il faut dire que la situation du Marché, en bordure du Lez et à l’écart du centre-ville, offre une occasion rare de profiter du soleil et de se retrouver autour d’un verre ou d’un repas. Ici, les terrasses sont partagées et le mobilier est en accès libre, une formule qui a fait ses preuves. Mais ce qui faisait hier la réputation de cet espace mixte pourrait bien, aujourd’hui, causer sa perte.

Après le premier confinement, le Marché du Lez est devenu l’un des derniers bastions de la liberté à Montpellier. Dès les premiers rayons de soleil, les badauds ont pris place autour des tables en bois, les arrangeant à leur façon pour retrouver un semblant de vie normale. Le bouche-à-oreille faisant son office, le lieu a vite retrouvé son fourmillement d’avant.


Pour se protéger, les organisateurs ont bien suivi les règles imposées par le gouvernement. Des affichettes ont fait leur apparition, rappelant l’application nécessaire des gestes barrières, l’obligation du port du masque ou, plus récemment, l’interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique. Seulement, les restrictions semblent délicates à appliquer, si l’on en croit les mesures prises ce week-end par la Préfecture de l’Hérault.

Tolérance zéro pour le Préfet

La réputation du Marché du Lez en temps de Covid a fait son chemin jusqu’aux oreilles du Préfet, Jacques Witkowski. Samedi 3 avril, son Secrétaire Général s’est rendu sur place pour constater les débordements répétés et les manquements aux consignes sanitaires. La décision qui s’en suit est tombée hier.

Le Marché du Lez a donc été mis en demeure de prendre ses responsabilités dans la lutte contre la propagation du virus. Bien qu’il ne soit pas encore question de fermeture administrative, la menace plane, d’autant que le Préfet a démontré, ces dernières semaines, qu’il n’est pas question de faire des concessions.

Outre les différentes manifestations interdites en centre-ville, plusieurs décisions fortes ont été prises à l’échelle du département de l’Hérault. Les livraisons de repas à domicile sont désormais prohibées après 22h, la promenade du Peyrou est restée fermée pendant tout le week-end de Pâques, et les forces de l’ordre sont intervenues en nombre lors d’actions menées sur les plages du Grand Travers et au lac du Salagou.

Le Préfet J. Witkowski s’est exprimé ce jeudi 8 avril (propos recueillis par notre partenaire Hérault Tribune)

Les beaux jours aidant, il est de plus en plus difficile de se contraindre aux règles sanitaires. Dans cette situation, le choix est cornélien, pour les commerçants comme pour les citoyens : faire (encore) preuve de patience et suivre les restrictions à la lettre, ou oser un semblant de liberté au risque de devoir en assumer les conséquences.

Photo : © site du Marché du Lez

Peter Avondo

Issu du théâtre et du spectacle vivant, Peter Avondo collabore à la création du magazine Snobinart et se spécialise dans la critique de spectacle vivant. Il intègre en mars 2023 le Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse.

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Par Peter Avondo Critique Spectacle vivant / Journaliste culture
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