Dans le cadre de notre dossier sur le Pic Sant-Loup (à retrouver en intégralité dans le numéro 2 de Snobinart), la rédaction de Snobinart vous propose de découvrir deux mythes autour de la montagne héraultaise.
La bergère et son berger
Cette légende se déroule dans un temps très ancien, quand l’Hortus et le Pic Saint-Loup ne formaient qu’une seule et même montagne. À cette époque, une bergère et un berger s’éprirent l’un de l’autre et se jurèrent fidélité. Mais leur histoire fut troublée par un riche commerçant qui, succombant aux charmes de la bergère, offrit de l’or à ses parents pour l’épouser. Ces derniers acceptèrent.
Les deux amoureux décidèrent de fuir et le commerçant se lança à leurs trousses, accompagné de ses chiens. Les amants se trouvèrent bientôt coincés face à cette montagne gigantesque qu’ils ne pouvaient pas franchir. Ils ne purent que prier les dieux de les aider.
Un géant, qui vivait par là, entendit leurs plaintes et courut à leur rescousse. Pour leur permettre de passer la montagne, le géant envoya un puissant coup de poing dans la montagne, qui se fendit en deux et permit au couple de fuir.
Le géant emprisonna ensuite le commerçant dans une grotte, condamné à pleurer pendant le reste de sa vie, ses larmes créant un ruisseau. Ainsi naquirent l’Hortus, le Pic Saint-Loup et Le Terrieu qui coule entre eux.
La princesse et les chevaliers
Avant le décès de leur mère, trois seigneurs du Languedoc nommés Loup, Clair et Guiral jurèrent de se marier. Chacun courtisa tour à tour la même princesse, la belle Bertrade, qui ne parvenait pas à choisir lequel épouser. Pour se donner un peu de temps, elle demanda aux trois seigneurs de venir la voir à leur retour de croisade. Elle pourrait ainsi savoir lequel d’entre eux méritait son amour.
Mais la guerre fut longue et Bertrade, bien que patiente, finit par périr avant le retour des trois chevaliers. Quand ils l’apprirent, les frères victorieux et enrichis de leur périple décidèrent de renoncer à l’or et aux honneurs. Ils choisirent chacun une montagne, au sommet desquelles ils se réfugièrent en ermites et s’accordèrent pour allumer un feu chaque année à la même date (le 19 mars) en mémoire de la princesse, ou pour signaler leur présence selon les interprétations.
Le temps passant, les frères moururent à leur tour et les montagnes furent renommées. Elles existent encore aujourd’hui sous les noms de Pic Saint-Loup, Mont Saint-Clair (où fut construite la ville de Sète) et Saint-Guiral (près du Mont Aigoual).
(Photo : Peter Avondo)