Nina Childress : « L’académie des beaux-arts ? Plutôt une responsabilité qu’un honneur »

Artiste proche de la musique et de l'underground, Nina Childress préfère s'inspirer de la culture pop plutôt que des sujets mythologiques, religieux ou historiques, tout en cherchant à renouveler les problématiques de la peinture. La femme est le personnage central de ses toiles, revendiquant en parallèle son soutien à sa condition. Pour concevoir sa tenue d'académicienne, Nina Childress n'a pas souhaité faire appel à une grande maison de haute couture, mais collaborer avec ABOUT A WORKER et les femmes de l'association La Maison des Femmes de Paris. Un habit vert présenté comme « un manifeste féministe (...) qui célèbre la sororité, l’art et le savoir-faire ».

Thibault Loucheux-Legendre
Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
13 mn de lecture

Tu vas être la première femme peintre à faire son entrée à l’Académie des beaux-arts. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Je ne suis pas la première élue puisque nous avons été deux élues en même temps avec Tania Mouraud, mais c’est vrai que je suis la première installée. J’avoue que quand j’ai été élue, je ne savais pas trop ce que ça représentait. Maintenant les choses commencent à se dessiner plus clairement. C’est plutôt une responsabilité qu’un honneur. Une fois qu’on est élu, on doit travailler pour l’Académie. Il faut réfléchir, il faut prendre des décisions pour des bourses, des résidences… Il faut être impliqué. Ça représente aussi la possibilité de faire passer mes idées sur la peinture contemporaine, mais aussi de mettre en lumière certains artistes.

Tu as déjà fait un choix fort en faisant appel au studio ABOUT A WORKER ainsi qu’aux membres de l’association La Maison des Femmes de Paris pour réaliser ton habit d’académicienne. Est-ce que tu peux nous parler de ce projet ?

Je suis quelqu’un qui s’habille plutôt sportswear (rire) et qui n’est pas trop dans la mode… et quand j’ai compris qu’il fallait que je fasse faire mon habit, j’ai essayé de trouver une idée qui serait à la fois proche de mes convictions tout en donnant l’opportunité à quelqu’un qui n’a pas l’habitude de faire ça de le faire. Demander à Chanel, Vuitton ou Dior… En gros ce sont les trois qui réalisent les costumes d’académiciens d’habitude, c’était pas vraiment dans mes objectifs. J’avais envie de faire quelque chose d’un peu fou et créatif avec des gens plus ouverts, plus modernes, plus jeunes.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans. 06 71 06 16 43 / thibault.loucheux@snobinart.fr
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