L’œuvre phénoménale de Max Ernst à l’Hôtel de Caumont

Le sublime Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence accueille les œuvres de l'artiste allemand Max Ernst. Ces cent-vingt pièces permettent d'appréhender son travail situé entre expérimentation, dadaïsme et surréalisme.

Thibault Loucheux-Legendre
Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
3 mn de lecture

Peintre, dessinateur, sculpteur, poète… Max Ernst est un artiste total qui a toujours cherché à pousser son art au-delà des limites de l’expérimentation. Après une sublime rétrospective autour de l’œuvre d’Yves Klein, l’Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence nous propose de découvrir les univers d’une autre figure marquante de l’art du XXe siècle. 

Intitulée Max Ernst – Mondes magiques, mondes libérés, cette exposition réunit plus de cent-vingt œuvres de l’artiste et offre un passionnant panorama de sa vie de création. Le titre de l’exposition est particulièrement bien choisi tant Max Ernst est un créateur de mondes dans lesquels nous plongeons, sans véritablement parvenir à les saisir. L’artiste est un explorateur des formes et des techniques : dessin, peinture, sculpture, collage, poésie, frottage… cette exploration des médiums témoigne d’une grande soif de création et d’une volonté de s’exprimer à travers différents langages. Détenteur de trois nationalités (allemande, américaine et française) ce personnage complexe est le reflet de ses œuvres. Max Ernst était un créateur aussi génial que difficile à suivre et à cerner.

« Le Roi jouant avec la Reine » de Max Ernst – Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Exposer Max Ernst était un véritable challenge. Pour parvenir à pénétrer dans les différents univers de l’artiste, il fallait une scénographie et un accrochage irréprochable. C’est ce que sont parvenus à faire les deux commissaires d’exposition Martina Mazzotta et Jürgen Pech en créant un parcours à partir des grands thèmes abordés par Ernst.

Si l’œuvre de Max Ernst est complexe, c’est en grande partie dû à sa soif de savoir, d’apprendre, de se cultiver et d’expérimenter. Il était un artiste érudit qui n’a eu de cesse de se réinventer, explorant les thèmes philosophiques, les sciences, l’alchimie, les arts, la nature… pour nourrir ses techniques artistiques. Il s’amuse à défier la logique, jouant avec notre perception du monde. En somme, il est l’association parfaite entre le dadaïsme et le surréalisme nous direz-vous… Pourtant, l’Hôtel de Caumont nous explique : « Artiste associé au groupe dada et au surréalisme, il suit un itinéraire personnel en se détachant des modalités du groupe et réalise des œuvres visionnaires et pleines de lucidité. »

Avec Max Ernst – Mondes magiques, mondes libérés, le visiteur découvre une œuvre foisonnante, onirique, jouissive, généreuse, énigmatique, phénoménale… Une exposition immanquable cet été.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans. 06 71 06 16 43 / thibault.loucheux@snobinart.fr
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