Après Jim Dine, Claude Viallat et Tadashi Kawamata, la Fondation GGL consacre une exposition au travail d’Olympe Racana-Weiler : « L’artiste est la première à ouvrir le bal d’une succession de trois figures féminines de l’art contemporain. » Après un début de programmation 100% masculin, cette promesse sonne comme un juste retour des choses.
Ce n’est pas la première fois qu’Olympe Racana-Weiler vient à Montpellier et plus précisément à la Fondation GGL. Elle fait partie des artistes ayant réalisé une oeuvre permanente dans l’établissement (comme Jan Fabre, Marlène Mocquet, Jim Dine et Abdelkader Benchamma). En effet, la jeune peintre a partagé son univers dans le boudoir qui mène aux chambres du premier étage de l’Hôtel Richer de Belleval, déployant son oeuvre totale Le chant de la Sybille sur les murs et le plafond de la pièce.
Olympe Racana-Weiler est donc de retour à la Fondation GGL pour une exposition personnelle intitulée Journal et dont le commissariat a été assuré par Richard Leydier. Ce dernier est critique d’art (à artpress notamment où il fut rédacteur en chef), ancien directeur du Frac Nord-Pas-de-Calais et commissaire d’exposition (au Grand Palais, Musée d’art contemporain de Lyon, à la Friche Belle de Mai Marseille…).
D’emblée, la Fondation GGL nous décrit le travail de l’artiste : « Olympe Racana-Weiler vit sa peinture comme un danseur vit la musique. L’artiste aux multiples talents réalise dans ses toiles abstraites une symphonie de couleurs dans un format qui se confronte à la démesure. Connue pour restituer avec justesse toute la poésie de la peinture, l’artiste se laisse guider par son instinct, son énergie et ne se laisse jamais absorber par la puissance des espaces qu’elle compose. » Voici quelques lignes qui sonnent juste et résument parfaitement les créations d’Olympe Racana-Weiler. Lorsque nous regardons les grands formats de l’artiste, nous pénétrons dans un univers dans lequel l’abstraction, les couleurs, mais aussi le relief de la peinture dégagent une grande vitalité et laisse une place totale à l’imagination. Nous sommes happés par ces toiles qui semblent nous attirer vers un intérieur… l’intérieur d’un paysage ? L’intérieur d’un corps ? L’intérieur d’une grotte ? D’un océan ? D’une planète ? Qu’importe… Ce sont la vie et la poésie qui règnent dans cet espace libéré par l’absence de cadre. Le volume de la peinture et la résine présente sur certaines peintures communiquent avec les éléments du monde extérieur. La lumière vient échanger avec l’oeuvre pour lui apporter une énergie lui permettant d’évoluer et ainsi d’être une continuité des éléments et de l’espace alentours.
Avec cette exposition, la Fondation GGL se met au diapason d’une célébration de la peinture dans la capitale héraultaise. Si le MoCo en sera le porte-étendard avec sa double exposition Immortelle (au Mo.Co et Mo.Co Panacée), de nombreuses galeries affirment ce retour en force des peintres sur la scène artistique en mettant en avant des artistes comme Gilles Balmet à la galerie AL/MA, ou encore David Rycroft à la galerie de l’Ancien Courrier.