Combas, Dezeuze, di Rosa, Viallat… quatre légendes de l’art contemporain réunies à la Pop Galerie

La Pop Galerie réunit deux mouvements (Supports/Surfaces et Figuration libre) et quatre grands noms (Robert Combas, Daniel Dezeuze, Hervé di Rosa et Claude Viallat) de la création contemporaine française. Une exposition qui parvient à trouver un lien entre deux visions de l'art opposées avec amusement, simplicité et poésie.

Thibault Loucheux-Legendre
Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
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Les affiches ont fleuri dans l’Hérault et il est difficile de passer à côté. Une affiche simple, sur fond blanc, avec quatre noms : Robert Combas, Daniel Dezeuze, Hervé di Rosa et Claude Viallat. Ces artistes sont tous nés et habitent encore aujourd’hui dans le sud de la France. C’est justement dans le sud, à la Pop Galerie de Sète, que Pascal Saumade est parvenu à réunir ces quatre grands noms.

Autre point commun entre eux, ils ont tous les quatre connus la gloire en fondant des mouvements qui ont marqué l’histoire de l’art contemporain français durant la deuxième partie du XXe siècle avec le Supports/Surfaces et la Figuration Libre. Depuis, ils sont considérés comme des légendes vivantes de la pratique plastique.

Une réunion entre les deux mouvements aurait pu s’avérer hasardeuse tant les deux courants sont radicalement opposés, notamment dans leur rapport à l’image. Rappelons que le Supports/Surfaces n’accorde guère d’importance au sujet, déconstruisant de manière radicale les codes picturaux en questionnant les composants du support (toile, châssis…) alors qu’au contraire, la Figuration libre revendique des sources d’inspiration picturales d’une richesse quasi-infinie et sans la moindre hiérarchisation (histoire de l’art, mais aussi BD, publicité, pop culture, art africain…), s’opposant ainsi à l’art conceptuel. Ce qui pourrait réunir ces artistes serait finalement leur capacité à se positionner en réaction à l’art de leur époque, mais là encore, la méthodologie diverge. Là où les artistes du Supports/Surfaces tendaient vers la théorie, ceux de la Figuration libre choisissaient l’humour et la provocation.

Quid de cette exposition ? Le galeriste Pascal Saumade a trouvé un point d’entente esthétique entre ces quatre artistes et ces deux mouvements à travers la sculpture. Comme le décrit l’affiche que j’abordais plus haut, les créations de Combas, Dezeuze, di Rosa et Viallat sont « une question de jardin, de galet, de cueillette, de bout de bois, de matière, d’objet, de corde, de tension, de sacré, de réemploi, de situation, de rencontrer, d’atelier, de mystère, de détournement, de poésie, de Méditerranée. » Tout est dit. Les sculptures de Robert Combas dialoguent avec les assemblages de Viallat, les arbalètes de Dezeuze avec les masques de di Rosa… Ces artistes se réunissent autour d’une pratique et des matériaux utilisés. Preuve que même si l’on ne parle pas le même langage, la communication reste possible. De l’association de ces deux courants du siècle dernier surgit alors une fraîcheur, un amusement et un enthousiasme certain qui est renforcé par un accrochage d’une grande simplicité. Chacun des artistes détient sa place dans la galerie, l’un faisant face à l’autre sans fioritures ni détour. A leur image finalement.

L’exposition « Robert Combas, Daniel Dezeuze, Hervé di Rosa, Claude Viallat » est à découvrir jusqu’au 17 août 2024 à la Pop Galerie de Sète (du mardi au samedi de 15h à 20h et sur rendez-vous).

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans. 06 71 06 16 43 / thibault.loucheux@snobinart.fr
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