Cela fait trente ans jour pour jour que Serge Gainsbourg nous a quitté, laissant un vide immense dans le coeur de ses fans, dans celui du monde de la musique et de l’univers artistique français…
Le 2 mars 1991 au 5bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement de Paris, le corps de Serge Gainsbourg est retrouvé sans vie, nu sur le sol de sa chambre… Il a succombé à sa cinquième crise cardiaque. C’est toute la famille artistique française qui se retrouve orpheline… Gainsbourg laisse alors derrière lui une carrière gigantesque que toutes les générations s’approprient avec un amour indéfectible.
« Serge Gainsbourg »… aujourd’hui ce nom résonne encore comme celui d’un artiste hors normes… débordant de talent… peut-être trop pour un seul homme… pour un seul corps… Une hypersensibilité au service de l’art dans sa globalité. Le poète n’a pu supporter ses émotions qu’en les exaltant par l’écriture des plus beaux textes de la chanson française ainsi que par ses excès d’alcool et de tabac. Un dandy sublime héritier d’une famille marquée par les génies Charles Baudelaire ou Oscar Wilde.
Si l’homme à la tête de chou est encore adulé aujourd’hui, c’est aussi parce qu’il était ancré dans une époque de liberté. Après avoir connu la guerre, Gainsbourg n’a cessé d’agir comme il le souhaitait, souffrant des décisions des autres et faisant saigner ses proches de ses excès. Les jours et les heures n’existaient pas, seul subsistait les envies. Faire la fête, des rencontres, boire, fumer, écrire, chanter, admirer, échanger, s’aimer, vivre… Cette vie qu’il a tant mise au service de ses chansons, ses films, ses livres…
La mort de Serge Gainsbourg a symbolisé une rupture dans l’histoire artistique française. Elle a sonné la fin d’une époque, d’une histoire de la chanson française. Fini les textes de Jacques Brel, d’Edith Piaf et de Georges Brassens… Place aux autres. La nouvelle génération, bien que moins talentueuse pour sa grande majorité, ne peut nier l’héritage des maîtres.
Charlotte Gainsbourg a annoncé récemment que la maison de son père sera bientôt ouverte au public. A l’intérieur du 5bis rue de Verneuil, rien n’a changé depuis que le corps de Serge a libéré son dernier souffle. Si certaines choses se métamorphosent avec le temps, d’autres restent les mêmes…
Dans plusieurs siècles, nous parlerons encore de Jean de la Fontaine… de Molière… de Victor Hugo… de Charles Baudelaire… et de Serge Gainsbourg…
(Photo : Serge Gainsbourg, 1980 © Getty / Ulf Andersen)