Première exposition de l’année pour le toujours excellent Pavillon Populaire avec une rétrospective des photographies de Madame d’Ora. Après Hambourg, Vienne, New York, Graz et Stockholm, Montpellier est la sixième ville au monde et la première en France a consacré une monographie à la photographe autrichienne. En faisant ce choix, le Pavillon Populaire poursuit une réflexion autour de la photo et l’histoire. A travers son travail, nous faisons un voyage dans le temps en découvrant les années folles, la Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre…
L’exposition est réalisée de manière chronologique. Dora Kallmus (1881 – 1963) débute à Vienne. Nous découvrons alors ses premiers portraits en studio comme celui du peintre Gustav Klimt ou encore de la famille de l’empereur d’Autriche. En 1924, elle s’installe à Paris, alors capitale culturelle mondiale. Elle réalise alors des photographies de danse, de mode (Schiaparelli, Balenciaga, Chanel…) mais aussi des célébrités de l’époque comme Maurice Chevalier, Tamara de Lempicka ou encore Joséphine Baker. Elle devient alors une figure majeure de la scène artistique. La montée du nazisme la contraint à vendre son studio parisien et de s’installer en Ardèche. Son travail change radicalement après la Seconde Guerre mondiale en saisissant des images dans des camps de réfugiés Autrichiens, puis sur les abattoirs parisiens. Elle poursuit malgré tout sa carrière de portraitiste en photographiant des personnalités comme Pablo Picasso, Marc Chagall, Jacques Tati ou encore Colette.
Pour réaliser cette exposition, le Pavillon Populaire a mobilisé des collections autrichiennes, allemandes et françaises pour offrir aux visiteurs une monographie des plus complètes. Nous y découvrons le regard d’une femme évoluant dans un milieu très masculin, mais surtout la vision d’une grande artiste qui est parvenue à se faire une place dans l’histoire de la photographie mondiale. En parcourant l’exposition, nous voyageons à travers le siècle dernier en y découvrant les périodes de lumières, mais aussi les plus sombres. Dora Kallmus a traversé ces décennies en capturant leurs bouleversements. Une exposition captivante à découvrir jusqu’au 16 avril.
