Ce qui a été proposé hier aux spectateurs du Domaine d’O, en amont de la projection du film This is England dans le cadre des Nuits d’O, ne tient ni véritablement du concert, ni tout à fait de la récitation. L’expérience est tout autre, bien plus complète, et de l’ordre de la communion et de la ferveur. Originaire de Trinidad-et-Tobago en pleine mer des Caraïbes, l’artiste Anthony Joseph n’a eu aucun mal à convaincre le public venu en nombre.
Et pour cause, l’interprète arrive sur scène avec un charisme incontestable. L’homme est nonchalant, sa démarche est naturellement chaloupée, une entrée accueillie par les applaudissements en ouverture d’une soirée aux accents de soleil. Dès les premiers mots prononcés au micro, la voix profonde et grave d’Anthony Joseph fait vibrer l’amphithéâtre, pour une session de poésie et d’imaginaire, à mi-chemin entre le slam et le chant traditionnel.
Si le nom d’Anthony Joseph est aujourd’hui connu de son milieu artistique, il n’est toutefois pas le seul artisan de cette rencontre hors du temps. Accompagné de ses musiciens, derrière lesquels il s’efface volontiers, le poète fait une proposition artistique originale, inspirée de ses racines, de ses expériences, de ses rêves. À travers des textes pourtant récités en anglais, il ne fait qu’un avec le public montpelliérain, dans un esprit qui fait écho à une enfance marquée par la religion, la communion et le souvenir. Une découverte à vivre en direct, de préférence, mais que nous vous invitons à écouter malgré tout.
Les Nuits d’O, quant à elles, se terminent ce soir. En guise de clôture de cette 18e édition, c’est la formation Jazz Jamaïca qui prendra possession de la scène, avant la projection du film The harder they come. Programme détaillé et billetterie sur le site du Domaine d’O.