Jeux Olympiques : une cérémonie d’ouverture grandiose sous le signe de l’amour

Paris ville de l'amour et de la paix. Voici le message prôné par une cérémonie grandiose qui souhaitait affirmer que la Ville Lumière reste la capitale de la fête et de la tolérance.

Thibault Loucheux-Legendre
Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
5 mn de lecture

Quel bonheur ! Quelle fête ! Alors que notre pays est fracturé depuis de nombreuses semaines, les organisateurs sont parvenus à créer une cérémonie inclusive, montrant au monde entier un pays fier de son histoire, de ses talents et de son époque.

La direction artistique de la cérémonie était confiée en décembre 2022 à Thomas Jolly, homme de théâtre considéré par beaucoup comme surdoué. Il ne s’est jamais caché avant le jour j, affirmant qui souhaitait créer « le plus grand spectacle du monde » sans la moindre discrimination et en faveur de l’inclusion. La cérémonie a également été créée avec Thierry Reboul, directeur exécutif des cérémonies de Paris 2024, la créatrice des superbes costumes Daphné Bürki, le compositeur Victor le Masne et Maud Le Pladec aux chorégraphies.

La ligne directrice de la soirée était le personnage masqué (faisant référence au célèbre jeu vidéo Assassin’s Creed produit par la société française Ubisoft) qui, une fois sorti du métro et des catacombes sous un drapeau français explosant aux yeux du monde, a voyagé autour de la Seine, sautant de toit en toit entre Austerlitz et le Trocadéro, avant de traverser le long du fleuve sur un cheval majestueux pour accomplir sa mission : transmettre la flamme aux derniers sportifs porteurs. Entre temps, la cérémonie était ponctuée de tableaux rendant hommage à la France. Malgré quelques longueurs, les organisateurs ont trouvé un équilibre parfait entre tableaux classiques et moments d’euphorie. Toutes les richesses du pays ont été mises en avant : l’histoire, l’architecture, la fête… et les arts qui détenaient une place prépondérante avec une séquence au Louvre. Les protagonistes des toiles s’enfuyaient des cadres pour apprécier le spectacle sur la Seine. Les Minions, célèbres petites créatures jaunes issues de la saga de Moi, moche et méchant réalisée par le studio français Guff, ont même tenté de voler la Joconde… La littérature avait aussi toute sa place dans cette cérémonie, les plus grands livres anciens et contemporains du patrimoine français faisant leur apparition à l’écran et montrant l’importance et la diversité des rapports amoureux dans l’histoire de la littérature.

Autre moment fort, un tableau du spectacle qui était consacré à l’émancipation des femmes. Dix statues de femmes célèbres sont apparues près du pont Alexandre-III au son de la Marseillaise : Olympe de Gouges, Alice Milliat, Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Paulette Nardal, Jeanne Barret, Louise Michel, Christine de Pizan, Alice Guy et Simone Veil.

Quand on pense à la France, on pense également à la musique ! Le patrimoine musical français a brillamment été mis en avant, passant de Charles Aznavour à France Gall, de Stradust à Johnny Hallyday, ou encore de M83 à Diam’s… Des interprétations musicales de haut vol ont été réalisées en live, comme la géniale Lady Gaga qui a réinterprété « Mon truc en plume » Zizi jeanmaire ou le groupe de métal français Gojira qui a enflammé la Conciergerie. Dans un moment poétique sur la Seine, Juliette Armanet, accompagnée d’un piano enflammé, a créé l’émotion en chantant « Imagine » de John Lenon. Seul choix étrange, celui de faire performer Aya Nakamura devant l’Académie Française… Un parti pris audacieux (ou hasardeux) qui a tout de même eu le mérite d’enflammer les spectateurs avec ses titres « Pookie » et « Djadja » et d’inclure la jeunesse. 

Une cérémonie universelle qui a dévié vers une private joke jouissive pour les français avec Philippe Katerine apparaissant sous une cloche, déguisé en Dionysos et entièrement peint en bleu. Un tableau baroque qui a interloqué les étrangers mais qui a certainement amusé les habitants de l’hexagone.

Une fois le personnage masqué arrivé à destination, il a pu donner la flamme à Zinedine Zidane, qui l’a ensuite transmise aux derniers porteurs. Ce sont finalement Marie-José Pérec et Teddy Riner qui ont allumé la flamme olympique avant qu’une voix divine n’apparaisse de la Tour Eiffel. Céline Dion a terminé cette cérémonie en apothéose en interprétant « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf sur le monument le plus emblématique de la capitale et du pays. La chanteuse canadienne a fait frissonner le globe avec ce moment d’une rare intensité après une longue absence de quatre ans. Une star parmi les étoiles pour clôturer une cérémonie merveilleuse.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans. 06 71 06 16 43 / thibault.loucheux@snobinart.fr
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