Le nouveau film d’Anne Fontaine actuellement en salles peine à convaincre. Pourtant, le projet de départ était intrigant. Remettre sur le devant de la scène deux anciens Présidents de la République, aujourd’hui retirés de la vie politique, pour aborder ce thème de l’après, et la tentation du retour.
Pour interpréter le rôle de Nicolas Sarkozy, le choix de Jean Dujardin avait fait réagir, tant la ressemblance physique semble peu évidente. Les premières images dévoilées dans la bande-annonce n’avaient rassuré personne, l’acteur français oscarisé donnant l’impression de s’être enfermé dans une interprétation plus proche d’une piètre imitation à la Nicolas Canteloup que dans une réelle incarnation. Force est de constater qu’au final, Dujardin s’en sort très bien. Il semble s’amuser à reprendre les mimiques de l’ancien Président sans en faire vraiment trop. Il y a également peu à redire de Grégory Gadebois, interprète de François Hollande.
Le principal hic du film réside dans son écriture et son scénario, manquant cruellement de consistance. Quelques lignes de dialogues amusantes ne suffisent pas à faire remonter cette tendance. Là où La Conquête (2011) réussissait à retenir notre attention de par l’importance de ses enjeux, la qualité de ses dialogues et le dynamisme de la mise en scène, ce Présidents ronronne du début à la fin dans le fond comme dans la forme. C’est une parodie bien trop paresseuse. Même la relation entre les deux Présidents est loin d’être inoubliable. On assiste à des dialogues souvent caricaturaux. Si Nicolas Sarkozy est dépeint tel que l’opinion publique le voit, il n’en est pas de même pour François Hollande, souvent en décalage avec l’image qu’il renvoie dans la réalité. Une différence étonnante et surtout incohérente au sein d’un scénario déjà bien creux.
Même la réalisatrice du film, Anne Fontaine, pas très inspirée dans la mise en scène, semble peu investie dans le projet.
On ne retiendra donc pas grand-chose de ce Présidents. Une idée initiale qui aurait pu être intéressante mais qui se révèle finalement être sans grand intérêt.