La relation entre l’art et la mode a toujours été très étroite… En particulier chez Louis Vuitton. Au fil de son histoire, la maison a lancé des collaborations avec de nombreux artistes comme Stephen Sprouse, Takashi Murakami, Richard Prince ou encore Jeff Koons. Ces créateurs ont été invités à réinventer la marque. La dernière en date est Yayoi Kusama. Déjà en lien avec Louis Vuitton en 2012, elle avait travaillé sur une collection de maroquinerie après avoir été contactée par Marc Jacobs, designer de la marque. Dix ans plus tard, l’artiste japonaise retrouve Louis Vuitton « dans un échange artistique reposant sur une sincérité, un esprit iconoclaste et surtout, une appréciation mutuelle de l’artisanat, de l’excellence, loin de l’ordinaire et de la banalité. »
Pour l’occasion, Louis Vuitton a décidé de faire les choses en grand… en très grand… au point d’afficher l’artiste dans toutes ses boutiques, y compris sur les Champs-Elysées où une immense Yayoi Kusama peint des pois sur la façade de l’immeuble parisien. Pour ce qui est des produits, Louis Vuitton ne propose pas moins de quatre-cents articles (sacs, parfums, baskets…) qui arborent les pois de Kusama. Dans le milieu de l’art, certains grincent des dents en voyant cette nouvelle collaboration entre Louis Vuitton et Kusama. L’artiste se défend en déclarant y voir « une opportunité de partager ma pensée et mon esthétique avec le plus grand nombre. »
Yayoi Kusama, véritable icône de l’art
Née au Japon en 1929, Yayoi Kusama est victime très jeune d’hallucinations visuelles et dessine pour en échapper. Elle peint et dessine inlassablement des pois qui envahissent l’espace. Elle parvient à exposer au Japon, puis, soutenue par l’artiste américaine Georgia O’Keeffe, Yayoi Kusama arrive aux États-Unis en 1957. Dans les années 1960, elle conçoit des installations et réalise des performances en rapport avec la nudité et le corps. Ses créations font scandale mais l’artiste devient populaire et transmet un message en défendant le droit des femmes et leur liberté à disposer de leur corps. Dans les années 1970, elle connaît une période difficile après une tentative de suicide et demande à être internée dans un hôpital psychiatrique au Japon. Elle revient sur le devant de la scène artistique dans les années 1980 et poursuit son parcours, atteniant même la consécration en représentant son pays natal à la Biennale de Venise en 1993. Aujourd’hui, Yayoi Kusama à 93 ans et vit encore dans un l’hôpital psychiatrique tout en continuant sa pratique. Elle est devenue une icône du pop art et l’artiste féminine la plus vendue dans le monde. Ses œuvres s’arrachent à plusieurs millions d’euros.
