Nous avons généralement deux manières de découvrir une ville ou un territoire. La première, la plus évidente, consiste tout simplement à se laisser éblouir et intéresser par la beauté des lieux, l’histoire du patrimoine et les anecdotes souvent croustillantes qui hantent les murs et les allées. La seconde, tout aussi instinctive, fait appel aux papilles et à la gourmandise du palais.
Et dans cette deuxième catégorie, la ville de Pézenas a un argument tout trouvé pour faire saliver ses visiteurs et ses habitants : le Petit Pâté. Ne vous fiez pas à son nom somme toute simpliste, cette spécialité très courue dans les rues piscénoises a de quoi vous épater et vous donner l’envie de revenir dans la petite ville de l’Hérault.
D’ailleurs, ce nom de Petit Pâté apporte une dimension plus mystérieuse que véritablement appétissante tant qu’on n’y a pas goûté. Mais le simple fait de voir ces croûtes dorées et dentelées dans la vitrine des nombreuses pâtisseries de la ville aura de quoi vous mettre l’eau à la bouche.
Mais alors, qu’y a-t-il dans ces étonnantes bouchées ? Si vous demandez aux locaux, ils vous parleront d’une friandise farcie à la viande sucrée, et il faut bien reconnaître qu’une telle définition est assez pertinente. Dans la recette traditionnelle, le Petit Pâté est en effet préparé avec de la viande d’agneau, de la cassonade et du citron. De quoi faire grimacer les moins adeptes du sucré-salé, et pour cause…
Cette recette étonnante n’est pas tombée du ciel dans les fourneaux piscénois. Sa naissance date du XVIIIe siècle, lorsque Lord Clive, alors vice-Roi des Indes, s’installa quelques temps à Pézenas. Son cuisinier indien fit alors découvrir cette recette probablement inspirée des gastronomies britannique et indienne.
À son départ, Lord Clive remercia les habitants en offrant la recette à quelques pâtissiers de la cité. Aujourd’hui, la tradition du Petit Pâté se poursuit dans les artères de Pézenas. Les passants n’auront aucune difficulté à se procurer cette vedette de la gastronomie locale qui fait la fierté des artisans, à l’instar de la Maison Alary (photos), située au 9 rue Chevaliers Saint-Jean.