Il s’agit là d’un temps que les moins de 100 ans ne peuvent pas connaître. Sète en ce temps-là s’appelait Cette, et ce n’était pas la première fois que son nom était remis en question. Retour sur une épopée orthographique qui a traversé les siècles…
Pour comprendre toute l’histoire, il faut remonter bien avant l’arrivée des caméras de télévision sur l’île singulière, bien avant la naissance de Georges Brassens et encore avant le creusement du Canal du Midi. Dans l’Antiquité, les marins auraient donné à cet espace maritime un nom dérivé de l’hébreu, communément écrit sous la forme Cette, mais dont l’orthographe avait déjà tendance à varier.
D’après le Bulletin de La Société Languedocienne de Géographie (1890), ce nom, hérité des phéniciens, viendrait de Settim (ou Chettim ou Kittim) qui désigne une zone maritime élevée et boisée. Ceux qui connaissent Sète l’auront compris, cette appellation fait écho au Mont Saint-Clair, particulièrement visible depuis le large.
Par extension, et au fil des siècles, son nom a été associé au mot latin cetus, qui désigne une baleine, et qui expliquerait la présence de cet animal sur les armoiries de la cité.
L’inconvénient du nom de Cette, qui devient l’orthographe officielle dans les années 1700, c’est qu’il se confond, à l’oral comme à l’écrit, avec le démonstratif féminin. En 1793, le conseil municipal décide donc de prendre le problème à bras-le-corps et impose le changement pour Sète. Mais les vieilles habitudes sont dures à effacer. Le nouveau nom ne tient que quelques années, avant de tomber dans l’oubli temporaire.
Il faudra attendre 1927 pour que le maire Honoré Euzet se penche à nouveau sur la question. Reprenant l’argument de l’homonymie, il propose de rebaptiser sa ville en lui donnant le nom de Sète, décision qui deviendra officielle en janvier 1928, il y a seulement 93 ans.
S’il vous est déjà arrivé de vous demander pourquoi on lit parfois l’expression “à la cettoise” ainsi orthographiée, vous avez désormais les éléments de réponse !
Deux anecdotes entourent ce changement d’orthographe :
- Georges Brassens, qui a connu cette épopée avec ses yeux d’enfant, en a fait une chanson intitulée Jeanne Martin.
- Michel Ségura, membre de la société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région, a noté avec amusement que, lu à l’envers, le nom de Sète donnait “étés”, un clin d’œil aux poètes de la cité et à sa réputation de station balnéaire incontournable.
Photo : © Peter Avondo – Snobinart
Merci très intéressent ! moi qui suis née a Frontignan je ne le savais pas je remercie la personne qui c » intéresser a ce site et j’en suis très reconnaissent encore un fois merci . a bientôt pour une autre anecdotes