La Coquille, 50 ans d’art de vivre à la montpelliéraine

Véritable institution à Montpellier, le bar restaurant la Coquille a fêté ses cinquante ans en décembre dernier. Nous avons souhaité rencontrer les deux gérantes Isabelle et Laurence afin qu'elle nous raconte l'histoire de cet établissement unique.

Thibault Loucheux-Legendre  - Rédacteur en chef / Critique d'art
7 mn de lecture
Photo : La Coquille

Cela fait un demi-siècle que la famille Nedjar s’est lancée dans l’aventure de la Coquille ! C’est à l’occasion de cet anniversaire avec une saveur toute particulière que nous avons souhaité découvrir un peu plus en profondeur l’histoire de cet établissement connu de tous les Montpelliérains. Laurence nous explique : « Nos parents sont rentrés d’Algérie en 1962. Ils ont d’abord tenu une affaire dans la région bordelaise pendant dix ans avant d’acheter cet établissement montpelliérain en 1971. Au début ce n’était qu’un café, mais petit à petit ils ont commencé à faire snack, puis la restauration est arrivée. Mon père a appris à cuisiner avec le livre de recettes que l’on trouve dans les cocottes-minute Seb. » Arrivée il y a douze ans au sein de cette équipe familiale, Laurence a rejoint sa sœur Isabelle qui travaillait déjà avec son frère et ses parents. Aujourd’hui, les deux sœurs sont les piliers de la Coquille, véritable institution montpelliéraine. Au regard du travail accompli par les deux sœurs, les parents sont heureux et fiers de voir la Coquille devenir plus grande jour après jour.

Laurence s’occupe de la carte. Elle s’inspire de ses voyages pour créer des plats toujours plus savoureux les uns que les autres. La Coquille propose à ses clients une cuisine du marché avec des produits frais et régionaux qui viennent de chez le boucher, le poissonnier… L’hiver, la Coquille est ouverte de 7h30 à 19h et à partir du 1er mai de 7h30 à minuit.

Autre spécificité, la Coquille a une clientèle de magistrat : « nous avons des clientèles d’avocats. Il y a eu des procès d’assises et nous recevons toujours les magistrats et présidents du palais de justice… Quand les avocats disent aux clients qu’ils se retrouvent au café, ils ne disent pas « on va au café » ou « à la Coquille » mais « on se retrouve à la cinquième chambre ». Nous avons également des gens qui viennent des bureaux, des habitués… » C’est également le QG de la Présidente de la Région Carole Delga lorsqu’elle est en déplacement dans la capitale héraultaise, bien que l’on nous précise que la Coquille est sans étiquette politique et accueille tous les bords politiques du moment qu’ils sont dans la bienveillance.

Outre la classe politique, la Coquille a accueilli les grands noms du patrimoine culturel français et détient un livre d’or bien remplit… De Roger Vadim en passant par Johnny Hallyday… Les plus cinéphiles pourront également reconnaître l’établissement qui apparaît dans le film L’emmerdeur d’Edouard Molinaro avec Jacques Brel et Lino Ventura. La série Un si grand soleil a aussi posé ses caméras de nombreuses fois dans le bar restaurant. Enfin, Edgar Morin, qui s’est installé il y a quelques années dans le quartier de la Canourgue, est un habitué de la Coquille.


Une soirée a eu lieu pour les cinquante ans de l’établissement. Plus de six-cents personnes étaient au rendez-vous. C’était un véritable événement à Montpellier que Carole Delga ne pouvait pas manquer. Michaël Delafosse, maire de la Ville, était présent, le président de la CCI André Deljarry également, ainsi que d’autres personnalités locales et des habitués. Jusqu’à deux heures et demie du matin, les invités ont pu profiter de cette soirée dansante qui restera comme un moment inoubliable dans l’histoire de la Coquille.

Après plusieurs années au service de ses clients, Laurence et Isabelle ne se lassent pas, bien au contraire. Les deux sœurs souhaitent poursuivre cette belle aventure en créant de temps en temps de nouveaux événements et ainsi apporter une touche festive à la Coquille. Pour Laurence, chaque nouvelle journée est un moment de bonheur : « J’habite Nîmes et je suis heureuse de venir à Montpellier chaque jour pour travailler du matin jusqu’au soir. Chaque client est important, chacun doit se sentir unique. J’aime beaucoup accueillir les clients, créer une ambiance conviviale et qu’ils soient heureux. C’est aussi ce caractère chaleureux de l’établissement qui leur donne l’envie de revenir. »

Photo : Thibault Loucheux / Snobinart

Pourquoi « la Coquille » ?

Le bar restaurant tient son nom de l’Ancien Hôtel de Sarret dit de la « Coquille » qui se trouve juste à côté. La Plateforme Ouverte du Patrimoine (POP), lancée par le Ministère de la Culture nous en dit plus sur cette réalisation : « En 1636, la reconstruction de l’ancien hôtel de Genebrières est réalisée avec, à la base, l’exécution d’une « coquille ». La façade est modifiée à la fin du 17e siècle, sur les plans de d’Aviler. En 1783, l’édifice est surélevé d’un étage et la façade à nouveau refaite. L’hôtel occupe la plus grande partie de l’îlot compris entre les rues du Palais, de la Coquille, Astruc et Foch. La coquille dégage largement l’angle des rues du Palais et de la Coquille. Elle se compose de très longs voussoirs qui rayonnent à partir d’un bossage qui fut peut-être sculpté d’une coquille. Les naissances de cette trompe sont marquées par un bandeau. Les arcs de tête sont renforcés par une chaîne. L’avant-corps fait très peu saillie. Il est surtout marqué par les refends qui ornent les piédroits et les ébrasements des deux portes en arc. Les clés de ces arcs supportent l’entablement à larmier qui repose d’autre part sur les quatre consoles décorées de feuilles d’acanthe, portées par des pilastres. Les chaînes d’angle présentent des bossages alternés, cernés de larges rainures. »

Thibault Loucheux-Legendre

Après avoir étudié l'histoire et le cinéma, Thibault Loucheux-Legendre a travaillé au sein de différentes rédactions avant de lancer Snobinart et de se spécialiser dans la critique d'art contemporain. Il est également l'auteur de plusieurs romans.

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Par Thibault Loucheux-Legendre Rédacteur en chef / Critique d'art
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