Lancé en 2016 par les écoles des Beaux-Arts de la région Occitanie, le programme Post_Production a pour objectif de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes artistes. Ces derniers peuvent candidater une fois avoir obtenu leur diplôme. Le programme garantit aux lauréats une bourse accordée par l’école permettant la mise en œuvre ou en production d’un projet. Le Frac assure l’accompagnement et la prise en charge des moyens liés à l’exposition qui se tient généralement à l’automne à Montpellier.
Il existe une tendance que nous avons remarquée récemment (notamment lors de l’exposition Mammatus de Chloé Viton et Nicolas Aguirre à Aperto), l’art contemporain aime lire entre les lignes et explorer les zones « floues ». C’est également le cas ici avec Comme un écho tonne réunissant Geoffrey Badel, Antoine Bondu, Virginie Cavalier et Sarah Van Melick. Le titre de l’exposition est un jeu de mots faisant référence à « écotone », une « zone de transition entre deux écosystèmes où les conditions d’environnement sont intermédiaires. » L’accrochage devait donc être particulièrement minutieux afin d’extraire les différents niveaux de lecture que les oeuvres expriment selon l’emplacement du spectateur. Qu’elles soient observées individuellement ou en dialogue avec les autres, les pièces devaient résonner et ainsi faire « écho ». Pari réussi. Quand nous entrons et que nous commençons à voyager entre les oeuvres, on s’aperçoit rapidement que le thème de l’écologie se détache nettement. Les pièces frontales et puissantes de Virginie Cavalier témoignent de cela. Ses sculptures en argile blanche Faux-Fuyant représentant deux animaux suspendus évoquent les relations parfois violentes qu’entretient l’homme avec les autres habitants de la planète.
Si le thème de l’écologie avait été seul maître, l’exposition serait tombée dans un cliché sans véritable intérêt… L’accrochage, les dessins et installations font voyager Comme un écho tonne dans cette fameuse « zone de flou » intrigante, quasi-mystique. Les installations Les dunes de cristal (Antoine Bondu) et Forage mémoriel (Sarah Van Melick) semblent à la fois nous guider et vouloir nous perdre. Geoffrey Badel (qui travaille autour des fantômes) et ses visages de chauves-souris nourrissent cette impression ésotérique.
Regroupant les univers déjà bien affirmés de quatre jeunes artistes, Comme un écho tonne est visible jusqu’au 17 décembre.