Benjamin Biolay déclare son amour à Sète dans « Saint-Clair »

C’est l’un des chanteurs français les plus productifs, et aussi l’un de ceux qui aiment mettre en lumière les territoires qu’ils traversent. Benjamin Biolay vient de sortir son nouvel album au titre évocateur de la célèbre colline de l’île singulière : Saint-Clair.

Peter Avondo  - Critique Spectacle vivant / Journaliste culture
3 mn de lecture

Ce n’est plus un secret pour personne : depuis plus de quinze ans, le chanteur Benjamin Biolay a jeté son dévolu sur Sète. Pas vraiment de surprise, donc, lorsqu’il annonce la sortie d’un nouvel album qui fait ouvertement référence à sa nouvelle ville d’accueil. Son titre, Saint-Clair, qui est aussi le nom d’une des chansons de cet opus, s’accompagne d’ailleurs d’une photo de couverture des plus sétoises. À l’image du clip qui accompagnait la sortie de Rends l’amour, et qui avait été tourné dans le port de l’île singulière, la pochette exhibe notamment tous les symboles des joutes ancestrales.

On retrouve d’ailleurs dans l’esthétique de ce nouvel album un mélange d’univers qui définissent avec beaucoup de précision tout l’esprit du Biolay actuel. Religion, tradition, sexe et impertinence s’y amalgament presque naturellement, autant que dans la musique qui compose les dix-sept titres de Saint-Clair. De cet opus ressort toute l’humanité sincère de l’auteur-compositeur-interprète, à travers des morceaux pas toujours accessibles à la première écoute, mais dont la dynamique est objectivement lumineuse.

Pourtant, Benjamin Biolay ne choisit pas toujours la facilité. Le regard tourné vers la lagune autant que vers la mer, il s’empare aussi de sujets sombres tels que la crise migratoire que connaît le bassin méditerranéen depuis de nombreuses années. De ce constat, il en fait une ballade aux allures de bossa. La Traversée sonne comme un récit objectif qui montre le monde sans véritablement chercher des coupables. Une sorte de contemplation qui fait partie intégrante de l’œuvre de Biolay.

Autre penchant du chanteur francophone : celui pour les duos, parfois surprenants mais toujours intéressants, qu’il propose depuis ses premiers essais, en 2003, avec Chiara Mastroianni. Parmi ces binômes de la chanson, on se souvient notamment de Françoise Hardy (Adieu triste amour), Jeanne Cherhal (Brandt Rhapsodie), Catherine Deneuve (Happy Hour) ou encore Orelsan (Ne regrette rien). Plus récemment, ce sont des artistes comme Melvil Poupaud, Juliette Armanet et Adé (ex Thérapie Taxi) qui ont croisé la route de Biolay. Pour Saint-Clair, deux duos viennent compléter la playlist solo : Clara Luciani pose sa voix sur le titre Santa Clara et la bassiste Nathy Cabrera donne du relief à la chanson Mort de joie.


En somme, ce nouvel album s’inscrit dans ce que Benjamin Biolay sait faire de mieux : de la musique du cœur, de la musique à hauteur d’humanité, sans prétention mais non sans qualité. Notons qu’on ne peut qu’apprécier la voix de l’interprète qui, à l’aube de son cinquantième anniversaire, nous semble plus assumée, plus impactante, plus solaire que jamais…

Peter Avondo

Issu du théâtre et du spectacle vivant, Peter Avondo collabore à la création du magazine Snobinart et se spécialise dans la critique de spectacle vivant. Il intègre en mars 2023 le Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse.

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Par Peter Avondo Critique Spectacle vivant / Journaliste culture
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