Critique ciné : Kaamelott Premier Volet tape dans le mille

Martin Loucheux
5 mn de lecture

Après de nombreuses années d’attente, la saga culte d’Alexandre Astier est de retour, cette fois sur grand écran. 

Ce sont exactement douze années qui auront séparé la fin de la sixième et dernière saison de Kaamelott de sa suite au cinéma. La faute à d’autres projets et à une production laborieuse, Alexandre Astier ayant longtemps peiné pour réunir les quinze millions nécessaires pour financer son film. Initialement prévu pour octobre 2020, la situation sanitaire a également contraint le film à être repoussé de plusieurs mois. Mais cette fois ça y est, l’attente pour les fans de la série est terminée et Kaamelott Premier Volet est bien présent dans les salles depuis le 21 juillet. 

Dans ce premier opus, nous retrouvons Arthur Pendragon, qui, à l’aide de ses alliés les plus fidèles, est bien décidé à reprendre le pouvoir et mettre un terme au règne de la terreur instauré par Lancelot du Lac dans le royaume de Logres. 

Le résultat est-il à la hauteur des attentes ? Sans aucun doute. Même s’il n’est pas parfait, le film est une belle réussite. On peut d’abord louer le travail pourtant délicat d’Astier pour gérer le passage de la télé au cinéma, chose qu’il a dans l’ensemble très bien réussi à maitriser. Le film est à la fois fidèle à la série, et conçu avec les codes de la comédie d’aventure au cinéma. On y retrouve en effet tout ce qui a contribué à faire son succès : des dialogues finement écrits, l’humour potache, des personnages bêtes et naïfs qui peinent à se comprendre… Plus de dix ans après, la qualité de l’écriture est toujours bien présente. Les blagues font mouches et les comédiens s’y donnent à cœur joie. Et ajouté à cela donc, le passage au septième art. On sent dès les premières minutes qu’Alexandre Astier a pris plaisir à réaliser le film. Lui qui ne pouvait faire que peu de fantaisies avec la caméra dans la série, y filmant essentiellement des huis clos dans des espaces restreints, il profite ici des merveilles du cinéma et de son budget durement obtenu pour nous faire voyager et filmer des grands espaces. Paysages désertiques, marins, montagneux, châteaux, souterrains… Le réalisateur lyonnais nous offre quelques plans très inspirés. Et puisqu’il ne fait jamais les choses à moitié, en plus d’être acteur, réalisateur, scénariste, producteur et monteur, Astier a également composé une bande originale superbe pour accompagner ses propres images. Très variée, passant de thèmes mélancoliques à des compositions épiques et grandioses, inspirations évidentes à John Williams… La musique est l’un des gros points forts du film. Au même titre que son casting dément. On notera notamment le retour d’Alain Chabat (fantastique, comme toujours) que l’on retrouve avec grand plaisir, à l’instar de François Rollin et Antoine de Caunes. Du côté des nouveaux arrivants, on découvre dans l’univers Kaamelott un Guillaume Galienne en pleine forme, dont on regrette même le trop faible temps d’apparition à l’écran. Enfin, l’aura et la prestance de Sting, dans le rôle du chef des saxons, est aussi un vrai plus pour le film. 


Une globalité très positive donc malgré la sensation que la durée, de deux heures, est légèrement trop courte. Le film est très rythmé, les scènes s’enchainent (trop ?) rapidement, on passe parfois d’un lieu à un autre, d’une temporalité à une autre de manière très expéditive. Le film s’attarde en effet sur des flashbacks se déroulant durant la jeunesse d’Arthur, et dont on se demande parfois l’intérêt réel. On pourrait donc imaginer qu’une personne n’ayant jamais vu la série pourrait finir par être un peu perdue au milieu de ces nombreux personnages. Des personnages dont certains, comme Merlin par exemple, sont d’ailleurs peut-être un peu trop en retrait. Pour le reste, le scénario est globalement pertinent, et parfois même surprenant. On remarquera au passage plusieurs références bien placées à Star Wars et à Michel Audiard notamment. 

Kaamelott Premier Volet est donc une entrée en matière quasi parfaite de la part d’Alexandre Astier pour introduire sa saga d’heroic fantasy au cinéma. C’est un excellent divertissement, une comédie d’aventure rondement menée dont on a déjà hâte de découvrir la suite, en espérant qu’elle mettra cette fois moins de douze ans à voir le jour !

Martin Loucheux

Cinéphile rompu à l’exercice de la décortication et de la critique d’une œuvre, Martin Loucheux analyse pour Snobinart les dernières sorties cinéma. Il partage ainsi sa passion et ses avis avec le lecteur, autour des films les plus attendus.

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