La mémoire de la danse est celle qui a fondé ce sur quoi tout repose aujourd’hui, de manière consciente ou inconsciente. C’est celle qui inspire, que l’on reprend ou que l’on déconstruit pour mieux se l’approprier. Pour cet opus 2023, cette mémoire porte par exemple les noms d’Angelin Preljocaj, de Boris Charmatz ou de Pina Bausch, comme le travail d’un souvenir commun.
Celui de Dominique Bagouet n’est jamais loin, bien entendu. Le chorégraphe à l’origine de la création du festival est l’essence même de ce grand rendez-vous et l’habite cette année à travers une reprise de Déserts d’amour sous la direction de Sarah Matry-Guerre et Jean-Pierre Alvarez.
En parallèle de cette histoire qui ne se termine jamais tout à fait, c’est toute une dynamique de nouveauté qui se met en place. Sur les deux semaines que dure Montpellier Danse, ce sont pas moins de dix créations qui sont à découvrir sur les différentes scènes de la Métropole.
Nadia Beugré avec Prophétique, Dalila Belaza avec Rive ou Pierre Pontvianne avec Œ auront ainsi l’occasion de confronter leurs œuvres au public, que l’on sait particulièrement exigeant, autant que la programmation qui ne laisse pas de place au hasard.
Cette exigence, la chorégraphe Mathilde Monnier en sait quelque chose. Elle porte cet été une création forte, inspirée de la série H24 diffusée sur Arte, à partir de laquelle elle imagine une pièce qui fait ressortir la puissance et la fragilité de femmes face aux violences qu’elles subissent au quotidien. Le spectacle, intitulé Black Lights, prendra d’ailleurs corps au sein du Théâtre de l’Agora à Montpellier, avant d’être présenté au Cloître des Carmes dans le cadre du Festival d’Avignon.
À travers cette 43e édition, Montpellier Danse affirme plus que jamais sa détermination à se faire l’écho de toutes les générations, artistes comme spectateurs.