La Fondation Van Gogh a elle aussi souhaité mettre en lumière le travail d’une artiste, américaine cette fois-ci. En effet, les œuvres de Nicole Eisenman sont sublimées aux côtés de celles d’une trentaine d’artistes modernes issues des collections des musées partenaires : l’Aargauer Kunsthaus en Suisse, la Kunsthalle de Bielefeld en Allemagne et le Kunstmuseum de la Haye aux Pays-Bas. C’est la plasticienne américaine qui a choisi elle-même les œuvres modernes qui dialoguent avec celles de sa propre création.
Les pièces Nicole Eisenman sont présentées avec celles de peintres modernes de renommée internationale comme Pablo Picasso, Vincent Van Gogh ou encore Edvard Munch, mais aussi de peintres peu connus du grand public mais qui ont joué un rôle important au sein de leur communauté artistique aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Suisse.
Si ce parallèle est fait avec la modernité, l’œuvre de Nicole Eisenman reste éminemment contemporaine, notamment par les thèmes qui sont abordés : « Nicole Eisenman produit depuis plus de trente ans une œuvre foisonnante, ouvertement ironique et politique, au caractère provocateur et parfois grotesque. Sa pratique est inspirée de sa vie personnelle et imprégnée des motifs et problématiques de notre monde contemporain. » Les questions du sexe, des genres, d’identité, de domination… autant de questionnements représentés dans les quelques soixante-dix œuvres (toiles et dessins) de l’artiste américaine présentées à Arles et qui sont au cœur de notre société.
La pièce-phare de l’exposition restera pour nous un diptyque (notre photo présente une des deux parties du diptyque : Nicole Eisenman, Progress: Real and Imagined, 2006, Huile et technique mixtes sur toile (diptyque), 234,5 x 481 x 5cm, Collection Ringier, Suisse) qui s’étend sur un des murs de la Fondation, telle une fresque. C’est comme si Nicole Eisenman nous racontait sa propre interprétation de l’histoire de l’humanité. Dans ses toiles, l’artiste revisite l’histoire de l’art tout en mêlant des éléments de la culture populaire et de la contre-culture.
Une exposition passionnante et originale dans sa réalisation qui a été orchestrée par Bice Curiger, directrice artistique et curatrice de l’exposition. Nicole Eisenman et les Modernes. Têtes, baisers, batailles est à découvrir jusqu’au 23 octobre à la Fondation Van Gogh à Arles.