Alors que les coupures budgétaires dans le domaine culturel s’étendent à de plus en plus de territoires dans notre pays, l’Archipel de Thau résiste encore et toujours à l’envahissante rigueur. Porté par sa plus grande ville, Sète, qui est forte d’un héritage artistique incontestable, ce territoire poursuit les initiatives ambitieuses en faveur des artistes et de la création. Cette politique en soutien à la culture s’inscrit dans la logique historique du territoire méditerranéen qui a toujours été un vivier d’artistes d’exception qui ont marqué la discipline à travers les siècles.
Le dernier projet qui nous a été présenté s’intitule BAM (Balades Artistiques en Méditerranée). Il a pour objectif de réunir la créativité artistique au patrimoine local et se déploie à travers quatre parcours dans les sites marquants du patrimoine historique et naturel des communes de l’agglomération : les Versants de Thau, les Étangs, les Rivages de Thau et Sète. Entre 2024 et 2026, ce sont vingt œuvres imaginées par dix-neuf artistes contemporains ayant des liens plus ou moins directs avec le territoire sétois, qui seront installées dans les quatorze communes de l’agglomération.
Pour concevoir ces œuvres, les organisateurs ont pensé aux plus grands artistes du territoire, dont les noms reflètent toute la richesse concentrée dans cette zone géographique : Céleste Boursier- Mougenot, André Cervera, Robert Combas, Johan Creten, Jean Denant, Hervé di Rosa, Richard di Rosa, Elisa Fantozzi, Chourouk Hriech, Fabrice Hyber, Eve Laroche-Joubert, Victoria Klotz, Maxime Lhermet, François Liguori, Pedro Marzorati, Elise Morin, Françoise Petrovitch, Agnès Rosse et Bob Verschueren. Comme nous l’explique Salvador Garcia, directeur artistique du projet de ces Balades Artistiques en Méditerranée sur l’Archipel de Thau : « L’ambition de la programmation de ce projet n’est en aucun cas de formuler une idée directrice qui serait en tous points réductrice de la diversité des approches artistiques convoquées, de l’histoire des artistes grandis dans ce territoire, des courants et des amitiés qui les ont traversés, voire, pour les artistes invités de leur qualité représentative de tel ou tel courant. Ce qui a été recherché ici c’est bien la pertinence du lien entre l’œuvre d’un artiste et l’environnement, le site dans lequel elle sera implantée. C’est cette diversité de relations et donc d’œuvres qui tissera délicatement le sens donné à ces balades ».