Poussière d’étoiles
Jean-Michel Othoniel est de retour dans le sud de la France, un an après son exposition Sur les Ruines du Prince Noir au Musée Ingres Bourdelle de Montauban, cap vers l’Est et Cannes ! Bien que cette nouvelle exposition ait été inaugurée en plein Festival de Cinéma, il n’y a pas que sur le tapis rouge que les étoiles scintillent… Comme le prouve le titre de cette mise en lumière à la Malmaison : Poussière d’étoiles.
Récemment réhabilité, la Malmaison a rouvert ses portes en début d’année avec l’exposition de peinture Luxe, calme et volupté organisée par la commissaire d’exposition indépendante Amélie Adamo et la Directrice du Pôle d’Art Contemporain de Cannes Hanna Baudet. Depuis le 17 mai, c’est donc Jean-Michel Othoniel qui a investi les 600 m2 d’espace rénové avec près d’une centaine d’œuvres, dont plus de la moitié ont été réalisées pour l’occasion. Cette exposition est présentée comme un hommage à l’or, à un phénomène interstellaire et aux stars de cinéma. On retrouve des sculptures monumentales, dont ses immenses colliers qui semblent être en lévitation, des fontaines, sa série de peintures Sakura (montrée pour la première fois en France)… Un univers féerique qui dialogue parfaitement avec la magie de la Méditerranée !
Othoniel cosmos ou les Fantômes de l’amour
Cette exposition se déploie dans pas moins de dix espaces dans la ville d’Avignon. L’année dernière, nous sentions l’excitation du plasticien qui nous parlait avec mystère de cette mise en lumière qu’il présentait comme « un nouveau projet dont je ne peux pas encore vous parler… Ce sera une très grande exposition, la plus grande que je n’ai jamais faite. Ça va être énorme. »
D’autres artistes avaient eu le privilège de s’installer dans les lieux et musées emblématiques de la cité avant lui. On se souvient notamment de Palazzo et Contre-Monde d’Eva Jospin, deux expositions qui étaient respectivement installées dans le Palais des Papes et à la Collection Lambert en 2023. Cette année, La Ville d’Avignon a voulu frappe un grand coup à l’occasion des vingt- cinq ans de sa désignation comme capitale européenne de la culture et les trente ans de son inscription au patrimoine mondiale de l’UNESCO en invitant l’artiste mondialement connu et en allant encore plus loin. Les visiteurs sont invités à découvrir un grand parcours avec pour étapes le Palais des Papes, le Pont d’Avignon, le Musée du Petit Palais – Louvre en Avignon, le Musée Calvet, le Muséum Requien, le Musée Lapidaire, le Couvent Sainte-Claire, les Bains Pommer, la Collection Lambert et la Place du Palais. Une exposition monumentale, la plus grande du sculpteur, qui est présentée comme « une gigantesque constellation artistique, avec l’Amour pour voûte céleste. »
En tout, ce sont deux-cent-cinquante œuvres qui ont été installées à Avignon. On retrouve bien entendu l’esthétique poétique de Jean-Michel Othoniel avec le travail du verre autour des briques ou des perles, mais aussi des peintures. Sur le Pont d’Avignon, le plasticien présente La Porte des Navigateurs, une œuvre de sept mètres de haut qui, comme souvent avec le sculpteur, s’inspire de son espace d’accrochage en rendant hommage aux navigateurs du Rhône. Dans le Palaisdes Papes, considéré comme le « cœur névralgique de la constellation », Jean-Michel Othoniel a installé cent-trente œuvres, dont cent-six nouvelles sculptures réalisées spécialement pour le monument historique avignonnais.
Jean-Michel Othoniel est un artiste qui fait du bien en 2025. A l’heure où l’on entend chaque jour les mots « division » ou « destruction », le plasticien construit et réunit, brique après brique, perle après perle, autour de la poésie, de la beauté et de l’amour. Les Avignonnais sont officiellement les chanceux de cet été 2025.